Le grand banditisme dans les cercles de Yélimané et Dièma est entretenu par un Mauritanien du nom d’Amadou Samba Dialaka. Avec des jeunes qu’il a formés, ils sèment la terreur dans une bonne partie de la région de Kayes. Il est aujourd’hui en prison à Yélimané grâce aux efforts des populations. Mais tout le monde craint son retour car il n’hésite pas à tuer quiconque qui se met en travers de son chemin.
Un homme assez courageux a décrié la situation devant Modibo Sidibé lors du passage des Forces alternatives pour le renouveau (Fare) à Yélimané. Suivant les explications de notre interlocuteur, dont nous taisons le nom pour des raisons de sécurité, les 10 dernières années ont été particulièrement pénibles pour les populations des cercles de Yélimané et Dièma, suite à de nombreuses attaques et tueries orchestrées par Samba Dialaka et ses éléments.
Samba Dialaka et ses hommes sont lourdement armés. Ils ont tué des gens à Sandaré, à Lambidou et dans d’autres localités, et ont enlevé des troupeaux entiers et des motos de particuliers. Il a été mainte fois pourchassé et il a toujours eu recours aux échanges de tirs avec les gens pour s’échapper.
À en croire notre interlocuteur, cette année, avant son arrestation, il était allé à l’affrontement avec les populations de Lambidou où il voulait repartir avec un troupeau. Puisqu’il ne se cache pas pour prendre ce qui ne lui revient pas de droit, le berger est vite allé informer le village qui est sorti nombreux pour l’affronter. N’ayant pu amener le bétail parce que les Sarakolés ont résisté avec des armes, il a dû se retirer avec une moto qu’il a fini par brûler quand il s’est retrouvé en panne d’essence.
Avant ces affrontements, une soixantaine de têtes de bétail avaient été enlevées par le même Samba Dialaka et ses complices à Bandiougoula. «Son mode opératoire est simple : il vous arrête en braquant un fusil sur vous et vous demande ensuite d’accepter qu’il reparte avec ou il vous tue, et il le fera si vous résistez», nous a confié notre interlocuteur.
Le chef des chasseurs Makan Dialan a une fois passé toute une journée à échanger des tirs avec cet homme. Les gendarmes, informés au moment de l’attaque, ne sont arrivés qu’après les combats. Comme toujours, ils ne viennent jamais dans le feu de l’action même quand ce n’est pas loin d’eux.
Amadou Samba Dialaka et trois de ses hommes ont été arrêtés par les populations avant d’être remis aux autorités. Cependant, des soupçons planent sur sa libération imminente malgré ses forfaits dans les cercles de Yélimané et Dièma. Beaucoup de gens redoutent sa libération. En 2005, selon notre interlocuteur, il avait été arrêté pour les mêmes faits avant d’être libéré en 2007.
Gabriel TIENOU