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Insécurité dans le nord du Mali : Au moins 51 civils massacrés dans la commune de Ouatagouna

Au moins 51 civils ont été tués dimanche dernier (8 août 2021) dans la commune de Ouatagouna (cercle d’Ansongo/région de Gao), à l’Est du Mali, ont indiqué plusieurs sources. Un massacre condamné par la Minusma et de nombreuses organisations de la société civile comme Coalition Songhoy Chaawara Batoo. Le président de la Transition a décrété trois jours de deuil national à compter du 10 août 2021, sur toute l’étendue du territoire national. 

 

«51 civils ont été tués et une douzaine de personnes ont été blessées, dont une dizaine de cas graves, dans quatre localités d’Ansongo (Ouatagouna, Karou, Dirga et Daoutegeft) le dimanche 8 août 2021 suite à une attaque de groupes terroristes», a confirmé le correspondant de l’AMAP en se référant à un bilan provisoire communiqué par le 2e adjoint au préfet du Cercle d’Ansongo.

«Au cours des attaques simultanées contre ces villages, les assaillants ont emporté plusieurs têtes de bétail, ont saccagé et incendié les maisons», a précisé la même source. Les autorités administratives du cercle ont annoncé qu’une équipe médicale du Centre de santé de référence (CesRef) du cercle d’Ansongo a été dépêchée sur les lieux pour apporter les premiers soins aux blessés.

Et une mission des Forces de défense et de sécurité (FDS) maliennes ratisse les différentes localités. Le 2e adjoint au préfet du cercle d’Ansongo a sollicité l’armée pour la sécurisation des lieux en vue de l’enterrement des victimes. Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), M. El-Ghassim Wane, a fait allusion à ces massacres dans son allocution à l’ouverture lundi dernier de l’atelier sur la présentation du nouveau mandat de la mission et le renforcement de son soutien au Plan d’actions du gouvernement malien.

Trois jours de deuil national à partir du mardi 10 août 2021

«Nous nous réunissons ici sous le sceau de l’urgence… parce que les populations qui, au quotidien font face au fléau de la violence et à des privations de toutes sortes, ne peuvent attendre plus longtemps pour retrouver les conditions minimales d’une vie normale… Les massacres intervenus hier (dimanche 8 août) en différentes localités du cercle d’Ansongo (Gao) sont un triste rappel de ce double impératif de la célérité dans l’action et de l’efficacité dans le résultat».

Le président de la Transition a décrété trois jours de deuil national à compter du 10 août 2021, sur toute l’étendue du territoire national. Les drapeaux sont mis en berne sur tous les bâtiments et édifices publics pendant toute la durée du deuil, précise le décret signé par le chef de l’État.

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a fermement condamné le massacre, en rappelant que «ces attaques délibérées contre les populations civiles constituent des atteintes graves au droit international des droits de l’homme et au droit international humanitaire. Elles sont susceptibles d’être qualifiées de crime contre l’humanité par les tribunaux compétents».  Elle a assuré qu’elle va aider à l’ouverture d’une enquête de droits de l’homme afin de déterminer les circonstances dans lesquelles ces atrocités ont été commises et situer les responsabilités, afin d’aider les autorités maliennes à traduire en justice les auteurs de ces crimes.

La Coalition Songhoy Chaawara Batoo a également dénoncé ce massacre qui rallonge la longue liste macabre d’assassinats ciblés d’innocentes personnes, d’opérateurs économiques qui n’a d’autre dessein que décimer la population, terroriser les gens et faire fuir les paisibles citoyens de leurs terres. Et au pire, faire taire toute opposition. «Devant la passivité de l’Etat à endiguer le banditisme, Songhoy Chaawara Batoo  prendra ses responsabilités pour protéger sa communauté contre l’épuration ethnique qui ne dit pas son nom à travers ces assassinats ciblés», a assuré le communiqué publié lundi dernier par cette organisation.

Le cercle d’Ansongo est situé près de la frontière avec le Niger où plusieurs groupes terroristes, dont l’État islamique au grand Sahara (EIGS). Les attaques d’hier dimanche dans la commune de Ouatagouna n’ont pas été encore revendiquées.

Moussa Bolly

Source : Le Matin

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