Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Insécurité au Centre : quel sort pour les femmes déplacées de la Commune de Segué

Le centre du Mali est actuellement un nid d’insécurité. La commune de Segué située dans le cercle de Bankass, est l’une des plus touchées. La plupart des déplacés internes sont des femmes dont une majorité de veuves de guerre. A ce jour, plus d’une douzaine de villages de la commune de Segué ont été rayés de la carte du Mali, les habitants envoyés sur les routes de l’exil. Beaucoup ont trouvé refuge à Bankass.

« Nous étions un bon groupe à rallier Bankass. C’était en période hivernale. Les terroristes venaient de brûler notre village. Depuis, à Bankass ici, nous squattons des maisons inachevées. C’est dire que s’il n’y a pas de solution, l’hivernage prochain va être compliqué », explique une femme déplacée. Elle poursuit : « pour ce qui concerne la nourriture, à notre arrivée, nous étions déjà à la période des récoltes. Nous avons donc gagné des subsides en aidant aux travaux champêtres et aux récoltes ».

Après la période des récoltes, ces femmes déplacées vont gagner leur vie en faisant des travaux domestiques chez des habitants de Bankass, et en faisant des corvées de bois. Une autre femme déplacée souligne le soutien des Organisations Non Gouvernementales qui leur ont apporté des kits d’ustensiles de cuisine, des sacs de mil et de riz, des petits poids, des haricots de l’huile etc.

Un agent de l’ONG « Pro Aride » explique le rôle de leur structure : « recenser les déplacées. Après, on procède au don des kits alimentaires ».

Quant au Maire adjoint de la commune de Segué, M. Théophile Tolofoudié, il explique que l’Etat fait beaucoup d’efforts pour venir en aide aux déplacés internes à travers des dons de kits alimentaires. « Une fois même, le gouvernement a envoyé des vivres pour toutes les communes du cercle de Bankass, pour que cela puisse être partagé entre les femmes déplacées. Ces vivres étaient composés de Sorgho, mil, maïs etc., pour ainsi montrer que l’Etat est de leurs côtés et compatit à leurs douleurs » nous confie le maire adjoint M. Tolofoudié.

Le gouvernement envoie plusieurs fois des messages de réconfort et rassure que les militaires sont à pied d’œuvre pour que cette guerre ne soit qu’un mauvais souvenir. « A plusieurs reprises, sous ordre des plus hautes autorités, les militaires partent en aide aux déplacés en les aidant à transporter leurs affaires d’un point à un autre. Aussi les victimes d’EEI, sont immédiatement prises en hélicoptères et gratuitement prises en charge par l’Etat jusqu’à leur guérison » nous laisse entendre le Maire.

Selon la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité de l’ONU sur les femmes, la paix et la sécurité, « les femmes et les enfants constituent 80% des personnes déracinées par les conflits en Afrique. Une telle réalité oblige à analyser les changements vécus par les femmes dans leur nouvelle situation de chefs de ménages, de mères célibataires, ou de veuves. Les femmes accumulent des responsabilités supplémentaires sans nécessairement que des moyens supplémentaires leur soient accordés ». Cette résolution à portée internationale souligne que les femmes déplacées ont besoin de plus en plus d’aide pour s’en sortir après être contraintes de quitter leurs localités d’origine, à cause de l’insécurité.

Il revient à l’Etat en premier lieu, ensuite aux Organisations humanitaires et aux communautés d’accueil de conjuguer leurs forces pour que ces femmes déplacées à cause de l’insécurité, soient protégées, soutenues, autonomes et qu’elles puissent jouir de tous leurs droits comme garantit dans la Constitution du Mali promulguée en juillet 2023 dans son Article 2 « la personne humaine est sacrée et inviolable. Tout individu a droit à la vie, à la liberté, à la sécurité et à l’intégrité de sa personne ».

Tioumbè Adeline Tolofoudié

Source : Le PAYS

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance