Depuis la création de l’Ecole Supérieure d’Ingénierie, d’Architecture et d’Urbanisme (ESIAU), l’Ordre des Architectes du Mali ne reconnait ni cette école, ni les architectes qui y sortent. Selon le Directeur de l’ESIAU, Abdoulaye Déyoko, l’ordre refuse de s’ouvrir aux sortants de son école par peur.
Rentrer dans le paradis sans mourir semble aujourd’hui plus facile pour les sortants de l’Ecole Supérieure d’Ingénierie, d’Architecture et d’Urbanisme (ESIAU) que de s’inscrire à l’Ordre des Architectes du Mali. Depuis la création de l’école à nos jours, aucun de ses sortants n’a réussi à s’y inscrire. Selon Fousseini Sacko, président de l’Association des Anciens Etudiants de l’ESIAU (2A2E), ils sont tous heurtés au refus du président de l’Ordre des Architectes du Mali, Cheick Sadibou Kanté, sans motif convainquant.
Ainsi, selon le directeur de l’ESIAU, Abdoulaye Déyoko, l’ordre leur reproche entre autres d’avoir créé l’ESIAU sans l’informer, que l’ESIAU n’a pas le certificat de validité de l’Union Internationale des Architectes (UIA UNESCO). Or, ajoute le directeur de l’ESIAU, les ivoiriens, burkinabè, béninois sortants de l’ESIAU sont facilement inscrits aux ordres de leurs pays avec le diplôme de l’ESIAU. Pour M. Déyoko, l’ordre a tout simplement peur de la concurrence des jeunes. Il a également peur que l’arrivée des jeunes ne sature le marché malien, dit-il. Aussi, il souligne que l’ordre est paniqué par les exploits des étudiants de l’ESIAU sur le plan international. A ses dires, l’ESIAU a remporté plusieurs concours à l’échelle internationale.
De son côté, le chargé de communication du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique confirme que l’ESIAU dispose d’un agrément du ministère et que les diplômes de cette école sont reconnus par l’Etat.
Quant à l’Ordre des Architectes, nos tentatives de joindre son président pour recueillir sa version des faits sont restées vaines.
Tout compte fait, Fousseini Sacko et ses Camarades ne comptent pas se laisser faire. Ils ont porté quatre plaintes contre le président de l’Ordre, Cheik Sadibou Kanté devant le Tribunal Administratif.
Yacouba TRAORE