Le district de Bamako a reçu plus de 300 millimètres de pluie dans la journée du samedi 17 août (entre 6 h samedi et dimanche) selon Météo-Mali. Ces activités orageuses ont provoqué des inondations dans plusieurs quartiers du district, dont Missabougou.
Sous la pluie toute l’après-midi jusqu’à 20 h, les eaux de ruissellement ont débordé le collecteur naturel du quartier et ont envahi presque toutes les maisons situées tout autour y compris le pont qui donne accès à l’Hôpital du Mali. Les rues, magasins, ateliers de coiffure, salles de jeux, salles de sport et le poste de police n’ont pas été aussi épargnés par l’inondation.
Imam Oumarou Diarra (ancien ministre) est habitant du quartier. Lui et les autres voisins non touchés par la catastrophe ont prêté main forte aux sinistrés. Une entraide qui a permis d’éviter le pire. Les enfants, les vivres et les animaux ont pu être sauvés à temps dans les maisons, explique l’habitant. “Les dégâts sont plus matériels”, précise-t-il.
Sous la furie des eaux, certains sinistrés ont passé la nuit chez leurs voisins, les maisons étant devenues inaccessibles. Plusieurs familles ont regagné leur concession le lendemain, après un grand nettoyage des lieux, selon M. Diarra.
24 h après la forte pluie, les habitants de Missabougou disent n’avoir constaté aucune perte en vies. L’inondation a, en revanche, causé d’énormes dégâts matériels. En attendant les résultats du recensement des sinistrés et l’évaluation des dégâts par le service du développement social, en cours présentement, “plus de 300 ménages seraient touchés par la catastrophe”, estime imam Oumarou Diarra.
En cause
Le débordement des eaux de pluie de samedi dernier à Missabougou n’est pas un cas isolé. Ces dernières années, le quartier est fréquemment submergé par l’eau en période hivernale. Ces périphéries ont causé des pertes en vies humaines (deux décès en 2019) et des dégâts matériels importants (inondations de 2014). Quelles en sont les causes ?
Pour les autorités, les constructions dans le lit du collecteur naturel et le blocage du passage de l’eau pluvieuse par les riverains expliquent en partie des cas d’inondations enregistrés dans le quartier.
La population quant à elle, pointe du doigt “le système de liaison du collecteur au niveau du fleuve”.
Oumarou Diarra est de cet avis. “Ce que beaucoup ne comprennent pas, toutes les eaux de pluies depuis Yirimadio, Banankabougou terminus jusqu’à N’Tabacoro, logements sociaux sont drainées vers le collecteur naturel. Le vrai problème c’est le système de liaison au niveau du fleuve”, estime le résident.
Autorités et populations sont toutes unanimes sur un point majeur, autre grand facteur des inondations signalées : l’incivisme de la population.
Sur la problématique, imam Diarra appelle à un changement de comportement. “Nous avons constaté que beaucoup déversent les ordures dans le marigot. Qu’ils sachent qu’ils sont en train de faire du mal à nous tous. C’est des comportements à éviter”, lance-t-il.
Face aux méfaits du changement climatique, les populations de Missabougou demandent l’aménagement profond de leur collecteur naturel pour “éviter ces genres de sinistres”.
Pour sa part, la pluie ne s’arrêtera pas de sitôt d’après le calendrier saisonnier.
Mali-Météo annonce en effet la poursuite de l’hivernage jusqu’à la première décade du mois de novembre 2024. Le cumul pluviométrique de cette année reste très élevé et va dépasser la normale, alertent les prévisionnistes.
K M. D.
(encadré)
Hivernage
L’ensemble du pays bien arrosé
Comme Bamako, une grande partie du pays a reçu de très quantités ce week-end.
Kéniéba (région de Kayes) vient en tête ce samedi 17 août avec 201 mm de pluies reçues.
Il est suivi du cercle Béléco (Dioïla) avec 195 mm et Kègnè (cercle de Fana) 156 mm de pluies enregistrées. Dans le cercle de Kita, N’Tonkombaré a reçu 151 mm de pluie.
Plusieurs localités des régions de Diola et Ségou ont enregistré plus de 100mm.
K M. D.
Source: Mali Tribune