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Infrastructure routière : Kayes la grande oubliée

La région de Kayes semble être oubliée par le régime actuel. Pour preuve, la route qui relie Bamako à la région est quasi impraticable. Est-ce les conséquences de la visite d’IBK  qui a été sabotée par les habitants de Kayes ?

Tout porte à le croire, car il n’a été un secret pour personne que la visite du président IBK à kayes a été un fiasco. D’aucuns ont même ironisé qu’il est venu à Kayes sans voir Kayes en faisant allusion à son voyage par avion dans ladite localité sans passer par les différentes communes. Ce qui n’a pas été du goût de la population kayesienne qui a réservé à IBK en son temps, un accueil pas chaleureux. On attendait dans la foule lors de son passage « IBK an ti fè » IBK on ne t’aime. Par ailleurs le fait de venir en avion n’est pas la seule raison de discorde entre IBK et la région de Kayes, plusieurs autres raisons sont  signalées comme la lenteur dans la construction du nouveau pont de Kayes qui avance à pas de tortue. Autre chose, les kayesiens sont unanimes que se rendre à Kayes relève d’un parcours de combattant. Voie ferrée ou routière ? Difficile de décider lorsqu’il s’agit de faire un choix pour se rendre. Il faut être costaud voire très costaud pour arriver à destination. Sur une route en bon état, quatre bonnes heures suffiront pour y arriver. Mais c’est loin d’être le cas aujourd’hui à cause des routes quasi impraticables. Et pourtant, ce ne sont pas les réalisations qui manquent dans d’autres localités. Tombouctou, Ségou, Koulikoro et autres sont des régions qui bénéficient des nouvelles routes depuis quelque temps.

Ce qui n’est pas nouveau pour la majorité des kayesiens comme Idrissa Sacko, ce vieux notable qui estime que depuis les années 1970, la plupart des services sociaux et des infrastructures ont été financés par les migrants et sont entretenus par l’argent qu’ils continuent d’envoyer. Les différents présidents qui se sont succédé au pouvoir se préoccupent peu des kayesiens. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle une association   apolitique est non lucrative nommée Front d’action pour la région de Kayes FARK,  a vu le jour et réclame  les droits des populations des 7 cercles de Kayes sans prendre les armes. Cette association aussi est partie du constat que le tronçon Kayes Bamako est un véritable chemin de croix. L’hôpital de Kayes manque d’un plateau technique adéquat. Les patients de la région de Kayes sont obligés de venir jusqu’à Bamako pour faire un scanner ou autres analyses médicales importantes. L’aéroport de Kayes a cessé de fonctionner depuis longtemps…

Pour ce ressortissant de Kayes, le président IBK est très fâché contre la population de Kayes à cause de la manière il a été accueilli dans la capitale des rails. Pour lui, IBK a eu écho de ce qui s’est passé à Kayes, c’est pourquoi il a décidé de ne plus faire de Kayes sa priorité.  Or il n’est un secret pour personne que la région de Kayes constitue une véritable zone où les candidats se bousculent pour avoir son soutien. Le retard de Kayes, explique le jeune Abdoulaye Doucouré, juriste de son Etat et ressortissant de la région de Kayes est dû à son désenclavement qui est aussi dû à l’abandon des plus hautes autorités. A en croire M Doucouré, la région de Kayes regorge plusieurs potentialités mais par faute de route, rien ne se précise. Et sans les kayesiens qui se trouvent à l’étranger l’on se demande comment Kayes allait vivre.

Pour ce jeune cadre ressortissant de Kayes, très soucieux de l’avenir de sa région, il est très  difficile de comprendre la situation de Kayes quand on voit qu’à 615 km, la route de Kayes qui est devenue le poumon économique du Mali après la crise ivoirienne se trouve dans un état aussi piteux et à la limite honteux. Pour Mbaye Konté, plus de 35 000 camions passent par an sur notre route. La plupart de nos marchandises et articles importés, passent par le port autonome de Dakar et atteignant la capitale via cette voie. S’agissant des rails, le constat est plus qu’alarment au vue de tout ce que le train a été économiquement dans le passé pour ce pays et culturellement pour la région de Kayes. Donc nous kayesiens, nous ne comprenons vraiment pas pourquoi notre région qui fait frontière avec trois pays, traversée par un fleuve et possédant plus de 6 mines d’or reste toujours confrontée à un problème désenclavement.

Même si plusieurs facteurs peuvent expliquer l’état de dégradation de la route, la mauvaise construction, le manque de suivi,  la surcharge, la région de Kayes  ne mérite pas aujourd’hui ce qu’elle vit. En tout état de cause, la plupart des ressortissants de Kayes pense que la région de Kayes est la plus oubliée de toutes les autres, contrairement à tout ce qui se dit.

A.Doucouré

 

Source: La Sirène

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