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INDUSTRIE : Moussa Alassane en difficulté

Au moment où le Burkina Faso s’apprête à inaugurer 4 usines financées via l’actionnariat populaire, le Mali tourne rond. Selon des observateurs, le ministre de l’Industrie compte zero usine à son palmarès.

Tout dépend en effet des choix faits par les hommes qu’Assimi a choisis pour relancer le secteur industriel. Ancien banquier, Moussa Alassane Diallo a jeté son dévolu sur des fonds étrangers, d’une part. Et de l’autre, il a compté jusqu’ici sur les riches maliens, les fameux opérateurs économiques dont la plupart ne sont que des prête-nom derrière lesquels se cachent de hauts cadres politiques. L’exemple de monopole des produits en est une parfaite illustration. Une seule personne se taille la part du lion pour des marchés, souvent avec la complicité de certains cadres.  Du coup, Moussa Alassane ne pouvait pas atteindre les objectifs à lui confiés par le président Assimi Goïta. Le chef de l’Etat a voulu voir la reprise des grandes sociétés et entreprises publiques liquidées au cours des trente dernières années. L’actionnariat populaire aurait pu rassembler rapidement les fonds nécessaires pour remettre sur pied la production du thé vert de chine dans la region de Sikasso. Mais l’usine de thé Farako n’a pas été réhabilitée, pire le ministre de l’Industrie ne l’a même pas visité. Or, le potentiel de thé Farako est immense. Tout le monde connait l’appétit vorace des Maliens pour le thé. Des millions de citoyens auraient investi leurs économies dans une reprise en main de l’usine par l’Etat. Beaucoup allaient acheter des actions avec la garantie sécuritaire de l’Etat. Autre secteur qui aurait pu se développer via les actions populaire est celui de la production locale des batteries et piles.

 

La SOMAPILE qui n’existe que de nom aurait pu se renforcer avec la bienveillance de Moussa Alassane Diallo. A défaut de reprendre l’usine de fabrication de batterie construite par Modibo Keïta, le Mali a le devoir de sauver la SOMAPILE avec des fonds mobilisés à l’interne. Assimi doit demander à ce que les conditions soient réunies rapidement pour réhabiliter la SOCORAM, cette unité de fabrication de radio qui a vu le jour sous Modibo Keïta à la même époque qu’est né SAMSUNG en Corée du sud. On voit aujourd’hui ce qu’est devenue l’usine SAMSUNG.

Malheureusement, les hommes choisis par Assimi pour relancer l’industrialisation du pays ont toujours la tête tournée vers les directives étrangères. Pourtant, Moussa Alasane Diallo sait que ces directives sont attentatoires à l’industrie malienne. Pour preuve, il a déclaré en 2023 que l’on voulu désindustrialiser le Mali au profit de pays côtiers à travers le programme d’ajustement structurel de la Banque Mondiale et du FMI. Ce que l’on ne comprend pas, c’est l’obstination des décideurs maliens à ne pas faire recours aux ressources internes pour financer les industries.

Des richissimes maliens comme le footballeur Seydou Keïta peuvent contribuer en investissant. Mais refuser l’actionnariat populaire est une trahison envers l’esprit de changement voulu par Assimi Goïta. C’est également un coup de poignard dans le dos des Maliens qui ne demandent à l’Etat que la création des conditions de l’égalité des chances. Il est dans que Assimi Goïta prenne ses responsabilités. Il doit regarder de près les obstacles au développement du financement participatif des industries et grandes entreprises. On a l’impression que la bourgeoisie locale est uniquement sollicitée, alors qu’elle préfère investir hors du Mali.

A.D

La Sirène
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