Le président du Parti social-démocrate africain (PSDA), Ismaël Sacko, est dans la région de Kayes depuis hier. Il vient s’enquérir de la situation des incidents survenus à Kersighane entre la population et la gendarmerie. Dans la capitale des rails, le président Sacko rendra visite aux blessés des affrontements, à l’hôpital de Kayes. Après cette étape, le président du PSDA se rendra à Kersighane pour présenter ses condoléances à la famille du défunt qui a succombé à ses blessures. Son retour est prévu aujourd’hui dans la soirée.
Dans ce petit village près de Kayes, une partie de la population avait bloqué, la semaine dernière, les entrées de la mairie. Les populations réclament le départ du maire, qu’elles jugent ne pas être légitimement élu. Vendredi dernier, des affrontements violents ont eu lieu entre les manifestants et les forces de sécurité. Huit blessés du côté des manifestants, cinq du côté des forces de sécurité, selon certaines sources.
Après une semaine de blocage de la mairie, 5 véhicules des forces de l’ordre sont arrivés avec une consigne claire : reprendre le contrôle du bâtiment. Il y a d’abord eu des pourparlers. Ensuite, les versions divergent. Selon le gouverneur de Kayes, Babahamane Maïga, les manifestants ont attaqué les gendarmes. Selon les protestataires, ce sont les gendarmes qui ont lancé les premières grenades lacrymogènes.
Un témoin raconte que les gendarmes ont pris d’assaut la mairie, en escaladant les murs pour tenter de faire fuir les manifestants. Sur des vidéos diffusées en direct sur les réseaux sociaux au moment des faits, on entend distinctement des rafales et des détonations, mais on voit également des manifestants frapper quelqu’un au sol avec des gourdins et des machettes. Les forces de l’ordre sont accusées d’avoir tiré à balles réelles sur la foule.
Le gouverneur confirme en partie cette information. « J’ai vu les mêmes vidéos que tout le monde, mais quand vous êtes attaqué à la machette, vous êtes en danger de mort. Ceux qui ont tiré ont agi en état de légitime défense en tirant non pas sur la foule, mais sur les assaillants ».
Une commission d’enquête a été dépêchée sur place par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile.
A.Diakité
La rédaction