Le 7 février 2025, le Parquet Général près la Cour d’Appel de Bobo-Dioulasso a rendu public un communiqué officiel annonçant l’incarcération de Monsieur YODA Sidaty, Magistrat et Président du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Banfora. Cette affaire, qui secoue le monde judiciaire burkinabè, met en lumière des accusations graves d’escroquerie, de stellionat et de blanchiment de capitaux, impliquant plusieurs individus.
Déclenchement de l’affaire : une plainte pour escroquerie
Bamada.net-L’affaire trouve son origine dans une plainte enregistrée le 29 juillet 2024 par Monsieur LALLOGO Daporé Souleymane. Ce dernier accuse Monsieur YODA Sidaty, ainsi que plusieurs autres personnes, d’escroquerie portant sur un préjudice estimé à 9 085 000 francs CFA.
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Face à la gravité des faits, le Parquet près le Tribunal de Grande Instance de Banfora a immédiatement saisi la Brigade de Recherche de la gendarmerie pour l’ouverture d’une enquête préliminaire. Les investigations ont rapidement mis au jour un stratagème complexe impliquant la vente illégale de parcelles.
Un système organisé de fraude foncière
Selon les premiers résultats de l’enquête, les mis en cause identifiaient des parcelles nues à Banfora qui, selon leurs informations, n’avaient pas encore été attribuées officiellement. Ils parvenaient ensuite à trouver des acquéreurs en leur fournissant des actes de vente et des ordonnances judiciaires signées par Monsieur YODA lui-même, facilitant ainsi la mutation des droits réels.
Entre 2022 et 2024, ce système aurait permis la vente frauduleuse de 18 parcelles, générant un montant estimé à 108 millions de francs CFA. Outre Monsieur YODA Sidaty, plusieurs complices ont été identifiés, notamment Messieurs TERA Lamine, COULIBALY Adama, KOLOGO Yemdorogo Augustin, et ROUAMBA Adama.
Des poursuites judiciaires engagées
Face à ces faits d’une extrême gravité, le Procureur du Faso près le TGI de Banfora a engagé des poursuites contre les prévenus pour stellionat et blanchiment de capitaux. Ces chefs d’accusation, s’ils sont confirmés par la justice, pourraient entraîner des peines lourdes, allant jusqu’à plusieurs années d’emprisonnement.
Dans son communiqué, le Procureur Général près la Cour d’Appel de Bobo-Dioulasso, Monsieur Adama KAFANDO, a tenu à rassurer l’opinion publique sur le bon déroulement de la procédure :
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“Je voudrais rassurer l’opinion publique que la procédure engagée contre les personnes suscitées se poursuivra conformément aux lois en vigueur et dans le strict respect des droits des prévenus.”
Une affaire qui ébranle la justice burkinabè
Cette affaire met en lumière les difficultés auxquelles fait face le système judiciaire burkinabè dans la lutte contre la corruption et la fraude foncière. Le fait qu’un magistrat de haut rang soit impliqué jette une ombre sur la crédibilité de certaines institutions judiciaires et interpelle sur la nécessité de renforcer les mécanismes de contrôle et de sanction.
Quelles suites pour cette affaire ?
L’enquête suit son cours et les prévenus devraient répondre de leurs actes devant la justice dans les prochaines semaines. La question qui se pose désormais est celle de l’impact de cette affaire sur le climat de confiance entre les citoyens et l’appareil judiciaire.
Le dossier reste à suivre avec attention, tant les implications sont majeures pour la justice burkinabè et la gestion du foncier dans le pays.
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MLS
Source: Bamada.net
