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Immixtion dans la justice : Les Maliens contre le changement qu’ils prônent

Le changement auquel le peuple malien aspire depuis des lustres ne saurait se réaliser avec l’incivisme et l’indiscipline qui le caractérisent. La réaction des partisans de l’imam Mahamoud Dicko empêchant la justice de faire son travail justifie que les Maliens soufflent le chaud et le froid.

 

Considérée à tort ou à raison comme responsable de tous les maux dont souffre notre pays, la justice malienne vient de courber l’échine sous la pression d’un groupe d’extrémistes surexcités et de l’intervention d’un membre du gouvernement à la suite de la convocation, mardi dernier, par le procureur de la commune V de l’imam Mahamoud Dicko, ancien président du Haut Conseil islamique du Mali. Il a d’abord renoncé à entendre le guide religieux qui avait lancé des propos jugés par le pouvoir à inciter la population à la révolte contre les institutions de la République.

 

 

Une  justice sélective se met en place au Mali

Cette énième reculade de la justice  n’est autre qu’un processus de mise en place d’une justice sélective que certains de nos compatriotes veulent mettre sur pied pour soustraire leurs idoles des mains des hommes de droit. La preuve. À chaque fois qu’un gros calibre de la société civile est convoqué par la justice, ce sont ceux qui accusent celle-ci de tous les noms d’oiseaux qui constituent des boucliers pour empêcher celui-ci de répondre à ses accusations afin de tirer l’affaire au clair. Celle de l’activiste Youssouf Mohamed Bathily dit Ras Bath est passée par là.

Idem pour Mamadou Sinsy Coulibaly, le président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM). Au même moment des femmes et des hommes sans soutien populaire sont embastillés. On se demande réellement que veut ce peuple qui réclame à longueur de journée une justice au service de la nation.

Nous devons comprendre que notre justice est le reflet de notre société. Si elle est dans ce que nous connaissons, c’est que nous avons voulu qu’elle soit ainsi. Notre justice ne pourra jamais réaliser de miracles tant que le peuple malien ne changera pas de comportement vis-à- vis de lui-même et des institutions qu’il a mis en place pour une meilleure organisation de la société.

Malgré les griefs formulés contre les hommes aux robes noires, personne ne peut nier aujourd’hui la volonté du département de la Justice à traiter les Maliens sur le même pied devant les juridictions du pays. Il est en train de mener une lutte sans merci contre ceux qui se sont rendus coupables de détournements de deniers publics, de malversations, de corruption, de délinquance financière. Et ceux qui se croyaient des ‘’intouchables’’ ont été les premiers à faire les frais.

Ces actions, si nous voulons que le changement s’opère au grand bonheur de tout le peuple, ne doivent pas être entravées par le culte de la personnalité. Qu’on sache que nul n’est au dessus de la loi quelle que soit la position qu’on occupe dans la société malienne.

Quant à l’intervention de Tiébilé Dramé, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, elle piétine la séparation des pouvoirs et compromet dangereusement l’indépendance de la justice. Elle est à condamner à plus d’un titre. Malheureusement, tel n’a pas été le cas. En dehors des deux syndicats de la justice, aucun parti politique encore moins une organisation de la société n’a daigné lever le petit doigt pour condamner l’acte des partisans de l’iman Dicko et de l’immixtion du gouvernement dans les affaires de la justice.

Ce n’est pas avec ce comportement hypocrite des uns et des autres que le changement va s’installer au Mali. Et tant que les Maliens veulent une justice sélective, ils seront contre le changement qu’ils prônent depuis la chute du général Moussa Traoré, en 1991.

Yoro SOW

Inter De Bamako

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