«Les nouvelles technologies face à l’immigration : quel impact sur l’employabilité des jeunes», telle était la problématique au cœur des débats lors des assises du 2è Congrès ordinaire de la Fédération nationale des postes, télécommunications et nouvelles technologies (FNPT-NT), le samedi 2 mars 2019 à la Maison des jeunes de Bamako.
L’ouverture des travaux dudit congrès était placée sous la présidence du représentant du ministre de l’Economie numérique et de la Communication, Baba KONATE, en présence de la représentante de la CSTM, Mme Coulibaly Saran R. COULIBALY ; du président de la FNPT-NT, Lassine SOGODOGO, des délégués syndicaux, etc.
Selon Lassine SOGODOGO, l’immigration tout comme les TIC sont des facteurs pertinents de développement à condition de savoir s’en servir utilement, car soutient-il, en toute chose il faut savoir adopter la juste mesure.
Aussi, a-t-il noté, l’immigration est devenue, ces dernières années, un sujet de préoccupation majeure dans plusieurs pays en développement en général et en Afrique particulièrement.
Malheureusement, a-t-il regretté, les aléas sur le terrain du pays d’accueil, font que cet idéal est rarement atteint et très souvent, ce rêve d’une vie meilleure peut virer au cauchemar, au naufrage et une mort accidentelle pour bon nombre de candidats à l’immigration.
S’agissant de l’impact des NTIC sur les jeunes candidats potentiels à l’immigration, M. SOGODOGO a souligné que les TIC par la magie des images, peuvent entretenir l’illusion chez les jeunes, d’un eldorado à conquérir ou à découvrir, alors que ces mirages sont souvent sans fondement.
Toutefois, a-t-il reconnu, les TIC constituent de nos jours une grande opportunité pour les jeunes aussi bien lettrés, qu’illettrés. En effet, par la vulgarisation de multiples applications, de milliers d’emplois se créent (cas des télécommunications : le mobile money, la vente et la réparation de téléphones mobiles, les transactions financières pour ne citer que cela).
Aussi, beaucoup de jeunes fournisseurs d’accès à internet sont devenus des créateurs d’entreprises employant plusieurs personnes. Ce qui fait dire à M. SOGODOGO que les TIC utilisés à bon escient, offrent des opportunités innombrables d’emplois, donc d’autonomie financière aux jeunes entrepreneurs.
De son côté, la représentante de la CSTM, COULIBALY Saran R. COULIBALY, a souligné que le thème de cette rencontre est crucial.
Selon elle, il ne s’agit pas de voir le phénomène comme un mal en soi mais plutôt d’attirer l’attention de la jeunesse sur les dangers de l’immigration irrégulière. C’est pourquoi, Mme Coulibaly a invité les pays d’accueil, notamment la France, les USA, à être plus flexibles par rapport à l’obtention des visa.
«Si nous nous retrouvons face à ce dilemme l’immigration, c’est que les politiques ont failli à leurs missions», a-t-elle accusé. Avant d’inviter ces derniers à s’impliquer auprès des pays d’accueil pour une meilleure organisation de l’immigration de nos jeunes.
Pour sa part, Baba KONATE, conseiller technique au ministre de l’Economie numérique et de la Communication, rappelle que ce 2è Congrès se tient à un moment où le secteur des télécoms subit de profondes mutations, engendrées par la vague de virtualisation et de digitalisation de pans entiers de l’économie.
Cette virtualisation de l’économie repose essentiellement sur des infrastructures et réseaux de très haut débit : 4G, 5G, FTTX « Fibre Optique ». C’est pourquoi le gouvernement du Mali a initié le Plan stratégique Mali Numérique 2020 pour négocier habilement ce tournant déterminant dans le développement du pays. Aussi, dans l’optique de la poursuite du désenclavement numérique du pays, le gouvernement procède actuellement à l’extension des licences existantes des opérateurs à la 4G, la mise en place d’un Point d’échange Internet (Point (IXP), ainsi que la relance de la Poste.
Par Abdoulaye OUATTARA
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