Dans cet entretien qu’il a bien voulu nous accorder, M. Ibrahima N’Diaye parle entre autres des raisons de sa démission du parti ADEMA-PASJ et de son avenir politique.
InfoSept : Vous n’êtes plus à présenter. Qu’êtes- vous devenus après votre démission du comité exécutif de l’Adema PASJ?
Ibrahima N’Diaye : Après ma démission du comité exécutif de l’Adema PASJ, je peux dire que, depuis je suis un citoyen ordinaire, un simple militant qui est resté dans son parti sans être à la direction. Permettez-moi de vous remercier pour cette occasion que vous offrez pour donner cette précision.
InfoSept : Avons appris que vous avez démissionné de l’Adema PASJ. Est-ce une rumeur ou une réalité ?
Ibrahima N’Diaye : c’était une rumeur, mais je puis vous dire aujourd’hui que c’est un fait.
InfoSept : Vous devez avoir de solides arguments pour en arriver là. Quelles peuvent être les raisons d’une telle décision ? Est-elle irrévocable?
Ibrahima N’Diaye : Les raisons sont connues et sont essentiellement de deux ordres.
La première raison fait suite à l’engagement pris avec les partis politiques du FDR pour signer une plate forme pour dire que celui d’entre nous qui viendrait au second tour de la présidentielle serait le candidat pour lequel, nous allons voter et demander à voter. Mais cela n’a pas été le cas. J’ai préféré en ce moment resté fidèle à la signature, c’est-à-dire à l’engagement que mon parti a pris et qui n’a pas été respecté. Et, cela m’a valu donc le départ de la direction de mon parti.
La seconde est qu’après cette décision, j’esperais que mon parti continuerais et ferais des efforts suffisants afin de rester dans la ligne du parti. Mais, malheureusement, à l’analyse des faits cette alliance a pris le dessus sur toute autre considération qui vaut à l’Adema aujourd’hui le soutien sans faille à une politique que je trouve indéfendable et même de la majorité. En cela je me réfère au communiqué du RPM qui a émit des réserves par rapport à tout ce qui est entrain de se faire en matière de détournement et de corruption. Je n’ai pas entendu mon parti se prononcer là dessus. Et, comme cela continue, j’ai préféré le plus simplement possible quitter le parti ADEMA-PASJ avec beaucoup de peines. Cette décision est déjà consommée et reste irrévocable.
InfoSept : Continuerez-vous votre combat dans une autre formation politique ? Si oui laquelle et pourquoi le choix de ce parti ?
Ibrahima N’Diaye : Au moment où je parle, c’est que j’ai démissionné de l’Adema et je rappelle aussi qu’à l’occasion j’ai eu à accorder des interviews où je disais que pour le respect du vote des maliens et maliennes, la place de l’Adema est dans l’opposition. Alors si je démissionne de l’Adema, tout naturellement je ne peux qu’aller dans l’opposition. Maintenant sous qu’elle forme ? Je pense que dans les jours à venir vous aurez sans aucun doute les précisions nécessaires, mais ce qui est sûr c’est que je ne peux qu’être dans l’opposition. Pas par mépris ou par haine pour X ou Y, mais je pense que un des fondements de la démocratie c’est cela. Quand, vous avez dirigez un pays et l’occasion des élections le peuple apprécie. Il a fait son choix, vous êtes d’accord ou pas (le bien fondé je l’évoque pas) mais il faut un respect scrupuleux de cette volonté des électeurs. Et, c’est pour cela je pense que la place de l’Adema est dans l’opposition.
On est aujourd’hui dans l’opposition, demain on peut être au pouvoir et cela doit continuer et c’est qui va pousser, je pense, chacun à donner le meilleur de lui-même pour pouvoir toujours bénéficier de la confiance de la majorité.
InfoSept : Des rumeurs font état de votre atterrissage à l’Urd. Confirmez-vous cela ?
Ibrahima N’Diaye : L’URD est l’opposition, les Fares sont dans l’opposition, le Parena, le Pdes et bien d’autres. Alors cela peut être l’un ou l’autre. J’ai vous dis tout à l’heure que dans les jours à venir vous saurez certainement dans l’opposition où est-ce que je vais aller ? Ou est-ce que je vais créer un parti ?
D’ores et déjà vous dis que nous avons 130 partis, je ne vais pas faire le calcul d’avoir mon parti à mon nom pour aller ensuite m’adosser à un plus grand. Je pense que ces genres de considération ne sont pas de mise.
Propos recueillis
Par Dieudonné Tembely
NB : la suite de cet entretien dans notre prochaine parution