La frontière entre le Mali et le Burkina est en proie à des attaques terroristes. Pourquoi un tel regain de violence dans cette zone ?
Cette situation est tributaire de plusieurs dynamiques dans les deux pays. Il y a tout d’abord l’insécurité qui prévaut depuis plusieurs mois dans le centre du Mali sur fond de faible présence de l’État, d’actions armées de la Katiba Macina et de tensions intercommunautaires récurrentes. Côté burkinabè, on assiste depuis la fin 2016 à l’émergence d’un front extrémiste violent animé par le groupe Ansarul islam. Ce regain de violence peut aussi s’appréhender sous l’angle de la jonction entre ces deux foyers, à travers les liens entre les deux groupes concernés.
L’opération Panga menée conjointement par ces pays et la France est-elle la meilleure stratégie pour lutter contre le terrorisme ?
La coopération sécuritaire régionale entre la France et les pays du G5 Sahel n’est pas nouvelle. Cette dernière est d’ailleurs au cœur de l’action du dispositif Barkhane. La zone concernée (frontière entre le Mali et le Burkina Faso), ainsi que les objectifs de l’opération Panga, empêcher l’implantation durable de groupes djihadistes, et l’ampleur des combats qui semblent y avoir eu lieu, en font une opération particulière. La lutte contre le terrorisme nécessite une combinaison d’actions à prendre dans chacun des pays concernés, sur le plan sécuritaire, du renseignement, mais aussi sur des dimensions sociales, économiques, voire de gouvernance. La coopération régionale peut compléter cette lutte sur certains des aspects de la menace.
Les attaques terroristes se multiplient dans le centre du Mali malgré les dispositifs sécuritaires mis en place par la MINUSMA et l’armée malienne. Quelles actions doivent être menées pour mettre fin à ces massacres ?
Il y a probablement une combinaison d’actions à mener à la fois sur le plan sécuritaire, mais aussi dans le rétablissement de l’autorité de l’État en mettant l’accent sur l’utilité de ses services publics. La violence dans le centre n’est pas uniquement le fait de groupes djihadistes, mais aussi la résultante de conflits entre communautés professionnelles. Il faut donc prendre en charge la complexité de la situation et y répondre avec un usage de la force pour les groupuscules refusant le dialogue, et une prise en charge politique des questions d’ordre politique.
Source: journaldumali