On est averti et nos confrères aussi. Il ne faut jamais se fier à ce que disent les leaders – vous avez dit leaders ? – du Mouvement national de libération de l’Azawad. Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, ancien député à l’Assemblée nationale, et non moins secrétaire aux relations extérieures du MNLA n’a aucune honte de démentir des propos qu’il a bel et bien tenues ce 10 juin 2013 à 11 h 45 sur l’esplanade de la salle polyvalente du palais présidentiel de Ouagadougou ! Et pour preuve !
Pour les leaders du Mouvement national de libération de l’Azawad, l’utopique République des rebelles touaregs, une parole ne vaut que lorsqu’elle parvient à mieux diviser ou à mieux flouer. Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, ancien député à l’Assemblée nationale, et secrétaire aux relations extérieures du MNLA, s’est fait rappeler le fameux principe « sacro-saint » après s’être fait le devoir de reconnaissance à un Mali qui l’a vu naître, lui a donné de l’emploi après l’avoir formé.
Il y avait une demi-douzaine de journalistes maliens ce 10 juin dernier sur l’esplanade de la salle polyvalente du palais présidentiel de Ouagadougou quand le secrétaire aux relations extérieures du MNLA, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, se disait sincère en abordant l’avenir du Mali qui, selon lui, a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui.
Il n’en fallait pas plus pour que le leader du mouvement indépendantiste touareg s’attire l’ire de ses compères qui l’auraient accusé de libertin au moment où les ex-alliés des terroristes et autres islamistes disent avoir besoin de « concentration pour le plus important ». Sur un site propagandiste, les plumitifs du MNLA se fendent d’un démenti aux propos de leur leader qui souffle visiblement le chaud et le froid.
Selon le signataire du texte, le secrétaire aux relations extérieures du MNLA nie avoir donné une interview à un journal malien. Ce n’est pas de notre faute s’il est mytho ou schizophrène !
« Ibrahim Ag Mohamed Assaleh rejette la fausse interview qu’il aurait accordée à un journal malien », titrait le site.
« Dans cette interview, l’Indicateur du Renouveau prête à l’ancien député de Bourem des propos aussi graves que dommages. Entre autres, le journal affirme que l’intéressé lui aurait déclaré que les Maliens ne doivent pas avoir peur de l’utilisation du mot Azawad, car l’Azawad n’est rien qu’une composante socio-culturelle du Mali à l’instar du Kénédougou et du Wassoulou », renchérit-t-il.
« Plus grave encore, alors que le chargé des relations extérieures et de la coopération internationale du CTEA qualifiait l’armée malienne de génocidaire il y a quelques jours, le journal malien prétend qu’il lui aurait dit qu’il n’y a aucun inconvénient avec la présence de l’armée malienne à Kidal et dans les villes sous le contrôle du MNLA, car ce n’est que quelques unités de cette armée qui commet des exactions sur les populations civiles touaregs et arabes « , peut-on lire dans le démenti du site.
Ce que nous comprenons dans ce démenti, c’est que son rédacteur lui-même est étonné qu’Ibrahim Ag Mohamed Assaleh puisse tenir de tels propos après avoir soutenu quelques jours seulement auparavant le contraire. Nous comprenons qu’une véritable cacophonie règne au sein des rêveurs et révoltés du MNLA.
Les hôtes encombrants du président du Faso et médiateur de la Cédéao auront du mal à échapper aux conséquences des vies humaines sacrifiées et du déplacement de milliers de personnes dont ils prétendent défendre les intérêts. Où est le sérieux ?, diront certains. Il fallait que ça m’arrive pour me poser la profonde question de comment discuter avec des gens qui ne peuvent même pas assumer leurs propos. On aura tout vu avec le MNLA.
Elu à Bourem (région de Gao), ce révolté a passé des années en train de se la couler douce sur le dos de l’Etat et de pauvres habitants de sa circonscription électorale au nom desquels il continuait d’amasser des fortunes. Il est aussi cité dans beaucoup de câbles de l’ambassade des USA à Bamako comme étant un des intermédiaires pour les différentes libérations d’otages.
Inutile de dire que ce genre d’intermédiaires sont généralement mouillés dans tous les modus operandi des prises d’otages. Il faut également rappeler, qu’il a été chassé par ses pairs députés pour trahison de l’Etat. Aujourd’hui, il est sous le coup d’un mandat d’arrêt international.
Pour mettre à nu les manœuvres du leader du MNLA, comme nous l’avons fait devant la presse burkinabé et du reporter du journal français Libération, nous vous proposons, en fac simulé son adresse qu’il a écrite de ses mains sur notre calepin, l’élément sonore de l’interview qu’il nous a accordée sur « You Tube » et les photos prises lors de l’interview.
Qui dit mieux ?
Markatié Daou
Interview
Ibrahim Ag Mohamed Assaleh rejette la fausse interview qu’il aurait accordée à un journal malien
Le journal malien l’Indicateur Renouveau a attiré l’attention de l’opinion nationale de l’Azawad en publiant une interview que lui aurait accordée Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, membre du CTEA et négociateur en chef du MNLA aux cours des assises de Ouagadougou avec les autorités maliennes.
Dans cette interview, l’Indicateur du Renouveau accorde à l’ancien député de Bourem des propos aussi graves que dommages. Entre autres, le journal affirme que l’intéressé lui aurait déclaré que les maliens ne doivent pas avoir peur de l’utilisation du mot Azawad, car l’Azawad n’est rien qu’une composante sociaux-culturelle du Mali à l’instar du Kénédougou et du Wassoulou.
Plus grave encore, alors que le chargé des relations extérieures et de la coopération internationale du CTEA qualifiait l’armée malienne de génocidaire il y a quelques jours, le journal malien prétend qu’il lui aurait dit qu’il n’y a aucun inconvénient avec la présence de l’armée malienne à Kidal et dans les villes sous le contrôle du MNLA car ce n’est que quelques unités de cette armée qui commet des exactions sur les populations civiles touareg et Arabes.
Comme pour continuer avec le surréalisme, le journal malien affirme qu’Ibrahim Ag Mohamed Assaleh lui aurait tenu les propos suivants : « Je suis Malien… Je suis fier d’être Malien ».
Contacté par la rédaction de Toumast Press afin d’obtenir de plus amples explications permettant aux populations azawadiennes de comprendre la motivation derrière de tels propos, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh rejette catégoriquement le contenu de cette interview et affirme n’avoir pas tenu les propos qui lui sont attribués.
Selon Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, « l’Azawad n’a jamais eu une quelconque similitude avec le Kénédougou et le Wassoulou ; et l’Azawad n’en aura jamais. Je n’ai jamais déclaré ce que ce journal a mis sous presse et je le rejette catégoriquement. Les propagandes des médias maliens n’ont rien de nouveaux. Ces propagandes ont pour objectif de nous distraire du plus important. Les lecteurs de Toumast Press et l’opinion azawadienne doivent rester concentrés sur ce qui est plus important qui est actuellement et qui est différent de ces cacophonies ».
Dans les prochains jours, la rédaction de Toumast Press reviendra en détail sur les négociations entre le groupe MNLA-HCA et les autorités maliennes à Ouagadougou, ses différences et similitudes avec les précédents accords et l’héritage politique que laissera le bureau politique actuel du MNLA qui participe aux dites négociations.
Acheick Ag Mohamed
Rédacteur en chef de Toumast Press
Ibrahim M. Ag Assaleh, Relations extérieures du Mnla :
« Je suis Malien, fier de l’être. L’Azawad c’est comme le Wassoulou, le Kénédougou »
Hier député à l’Assemblée nationale, aujourd’hui membre influent du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), ex-groupe allié des groupes terroristes, dont il est le secrétaire aux relations extérieures et également membre de la commission de négociation aux pourparlers du 10 juin 2013 à Ouagadougou, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, a surpris plus d’un en déclarant que ses compatriotes n’ont pas à rougir quand il parle de l’Azawad qui n’est, selon lui, qu’une aire géographique, culturelle comme le Wassoulou, le Kénédougou, Kayes. Lisez ses propos !
L’Indicateur du Renouveau : Comment voyez-vous les présentes négociations directes entre le Mali et les groupes armés à Ouagadougou ?
Ibrahim Mohamed Assaleh : Je suis ému de voir nos compatriotes en charge des affaires au Mali engager avec nous des pourparlers francs. Je vous rassure que nous serons francs et sincères. J’ai personnellement espoir que nous créerons demain un grand Mali qui donnera l’exemple aux autres pays de l’Afrique en matière de bonne gouvernance pour que tous les fils du Mali soient maîtres de leurs destins où qu’ils soient.
IR : Est-ce qu’on peut s’attendre à la tenue de la présidentielle à Kidal le 28 juillet 2013 après la présence de l’Administration générale et de l’armée ?
Ibrahim Mohamed Assaleh : Si nous respectons l’Intégrité territoriale du Mali, pourquoi ne pas respecter l’administration malienne sur l’ensemble du territoire national ? Il suffit qu’on s’entende sur les modalités de redéploiement de cette administration. L’armée ? Oui, pourquoi pas aussi ? Mais, ce n’est pas l’armée qui est en train de commettre les exactions partout depuis l’arrivée de l’opération Serval. Ces unités doivent être dans les casernes et laisser place aux forces formées par l’Union européenne.
Pour le Mali, nous sommes tombés du ciel. Non, nous ne sommes pas tombés du ciel. Nous sommes ceux qu’ils connaissent ceux avec lesquels ils ont travaillé des années et des années. Donc, je suis très optimiste pour la tenue des élections sur l’ensemble du territoire national du Mali. Tout dépendra de l’approche et de la méthodologie, de comment les uns et les autres voient les choses. Une fois qu’on se mette d’accord sur ça, pourquoi pas.
IR : Qu’avez-vous retenu des discours des médiateurs du Mali (Tiébilé Dramé) et de la Cédéao (Blaise Compaoré) ?
Ibrahim Mohamed Assaleh : Tous ces discours étaient bons. Ils vont dans le même sens, particulièrement celui de Tiébilé Dramé. Je salue Tiébilé Dramé pour son courage. Le courage de cet homme que j’ai connu depuis très longtemps, qui se bat pour la paix depuis les premières heures de notre travail, depuis Paris jusqu’à Ouagadougou en passant par la Mauritanie pour essayer de recoller les morceaux. Dieu merci qu’il soit le médiateur du gouvernement malien, c’est une bonne chose parce qu’il connait bien le dossier. Je suis sûr et certain qu’ensemble nous relèverons le défi qui se pose à nous.
IR : On ne comprend pas que la délégation conjointe MNLA/HCA continue de parler de l’Azawad alors qu’il est question de l’intégrité du territoire malien…
Ibrahim Mohamed Assaleh : Ecoutez, Azawad c’est comme le Kénédougou, le Wassoulou. L’Azawad c’est une région comme les autres. Ne soyez pas agrippés, affolés par les appellations à caractère régional, sectoriel. Le plus important c’est que nous trouvions ensemble un chemin pour que sortions tous le Mali de cette guerre inutile. Inutile parce que si les dirigeants maliens et africains de façon générale écoutent leurs peuples, il n’y aurait pas de guerre en Afrique. Donc, ne voyons pas simplement le cas du Mali. S’il y a des guerres partout en Afrique, c’est parce que les dirigeants n’écoutent pas leurs peuples. Une fois élus au pouvoir, nos dirigeants oublient le peuple et ses aspirations pour s’adonner à d’autres business.
IR : Avez-vous espoir que ces négociations aboutiront à la signature d’un accord permettant la tenue des élections dans les conditions adéquates ?
Ibrahim Mohamed Assaleh : personnellement j’ai espoir que ces négociations aboutiront à un accord pour la tenue de l’élection présidentielle parce que le peuple malien a besoin de ça pour la stabilité du Nord au sud, de l’est à l’ouest. L’essentiel, c’est que les gens des différentes délégations se comprennent sur même les prononciations. Vous savez en Afrique même les prononciations posent problème. Par exemple, si je dis Azawad je ne dis pas Mali, on a du mal à me comprendre.
IR : Etes-vous Malien ?
Ibrahim Mohamed Assaleh : Je suis Malien du moment où je respecte l’intégrité territoriale du Mali. Je suis né au Mali, j’y ai grandi, j’y ai fait mes études, j’ai fait les institutions au Mali. Je suis fier d’être Malien. Mais de quel Mali ? Le Mali dont celui de Kayes, celui de Wassoulou, de Kidal, de Kénédougou, bref le Mali dont tout le monde est fier, toutes les régions sont fières. C’est de ce Mali que je suis fier. Je ne suis pas fier du Mali qui élit des dirigeants qui oublient leur peuple ou qui est là pour massacrer les gens qui protestent. Je ne suis pas pour ce Mali. Il faut un Mali pacifique.
Il faut un Mali où le pouvoir politique, économique, social, culturel est partagé sur l’ensemble des 1 240 000 km2 du territoire national. C’est de ce Mali qu’il s’agit. Il faut que les Maliens comprennent que les Azawadiens ne sont pas leurs ennemis. Il faut que le pouvoir au Mali change. Je suis très fier d’avoir des journalistes maliens en face. Il faut qu’il y ait une presse indépendante, libre pour tout le Mali. Quel que soit alpha, nous sommes condamnés à vivre ensemble. Ce que nous voulons pour l’Azawad, nous le voulons pour Kayes Sikasso, pour toutes les régions du Mali.
Propos recueillis, à Ouagadougou, par
Markatié Daou