Débutée le 28 février à Kidal, la mise en place des autorités intérimaires est également effective dans les régions de Gao et Ménaka. Quoi de plus aimable pour ce Chef d’Etat qui, malgré les soubresauts, a su où mettre le pied, et voit sa méthode donner des résultats, autrefois inattendus !
Quant aux Régions de Tombouctou et Taoudéni, il est prévu pour ce lundi, selon le nouveau chronogramme de la délégation en charge de cette tâche conduite par le Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat, Mohamed Ag Erlaf.
Pour IBK, cette avancée dans la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation nationale est rassurante et prouve à suffisance que la partition du pays n’est pas à l’ordre du jour comme l’avait estimé les plus sceptiques.
L’installation des autorités intérimaires se poursuit dans les Régions Nord du Mali, sous l’égide du Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat. Dans cette noble et exaltante mission, le Ministre Mohamed Ag Erlaf était accompagné par le Haut Représentant du Président de la République, du Représentant spécial adjoint de la MINUSMA, des Ambassadeurs de la France, des États-Unis d’Amérique, de l’Union Européenne, du Représentant spécial de la Mission de l’Union africaine au Mali (MISAHEL) et de l’Algérie, représentant le Chef de file de la médiation internationale.
Autorités intérimaires installées dans trois Régions
Comme prévu, c’est à Kidal que l’installation des autorités intérimaires a débuté, le 28 février 2017. Ensuite, à Ménaka puis à Gao, le 2 mars. Les Responsables des groupes armés signataires de l’Accord de paix et de réconciliation nationale étaient aussi de la Délégation du Ministre dans cette opération d’installation des autorités intérimaires.
Pour la Région de Kidal, Hassan Ag Fagaga a été désigné comme nouveau Président du Conseil régional, suivi d’Abda Ag Kazina et de Homainy Maïga, respectivement, premier et second vice-présidents.
Le 2 mars, c’était le tour des Régions de Gao et Ménaka. Djibril Boubèye Maïga a été désigné comme Président du Conseil régional de Gao et Abdoul Wahab Ag Ahmed Mohamed devient Président du Conseil régional de Ménaka. Les différentes cérémonies officielles étaient présidées par le Ministre de l’Administration Territoriale de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat, Mohamed Ag Erlaf.
Missions des autorités intérimaires
Partout, le Ministre Mohamed Ag Erlaf a rappelé à l’intention des nouvelles autorités intérimaires leurs missions. Il s’agit de faciliter le retour des services sociaux de base, le retour des déplacés, l’organisation des prochaines élections, de promouvoir le vivre ensemble et la paix dans toutes les Régions du Nord.
Toutefois, il faut rappeler que cette installation des autorités intérimaires dans les Régions du Nord Mali rentre dans le cadre de l’application des dispositions de l’Accord pour la Paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger.
Avec cette installation des autorités intérimaires, le retour de la paix n’est plus question de rêve mais une réalité. L’Accord de paix dont la mise en œuvre effective faisait douter les plus sceptiques de la scène politique nationale progresse lentement mais sûrement sous la direction de celui qui a toujours su se montrer optimiste, à savoir le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta.
Assurance
Les autorités intérimaires installées rassurent plus d’un. Le Président du Conseil régional de Kidal, Hassan Ag Fagaga, a, en prenant la parole devant la délégation venue pour la cérémonie, salué toutes les parties signataires de l’Accord, y compris le pouvoir central de Bamako, la communauté internationale, la Médiation et les Groupes armés pour le travail accompli dans le cadre de l’installation de l’Administration intérimaire à Kidal. Pour accélérer le développement socio-économique de la Région, il se dit impatient de collaborer avec toutes les parties prenantes.
A Gao, le nouveau Président du Conseil régional, après avoir été officiellement installé dans ses nouvelles fonctions au siège du Conseil régional avait déclaré: «Bien d’embûches ont jalonné ce parcours, souvent à cause de l’incompréhension entre les différentes parties, mais nous nous engageons solennellement à œuvrer avec toutes les parties, sans exclusion aucune pour les surmonter et les dépasser afin de réussir la remise en marche de tous les services sociaux de base ; programmer et coordonner la mise en œuvre des actions de développement, de relance économique, culturelle et sociale de la Région de Gao».
Abdoul Wahab Ag Ahmed Mohamed, Président du Conseil régional de Ménaka, estimera à son tour que la mission assignée à l’équipe qu’il dirige est claire. Pour lui, il est nécessaire de travailler à la cohésion sociale, à la paix et à la réconciliation nationale. Ce, afin de parvenir au développement du Mali en général et particulièrement la Région de Ménaka.
Le processus de paix suit son petit bonhomme de chemin
Un peu plutôt, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de paix, il y a eu le redémarrage des patrouilles mixtes à Gao. Le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), qui a été l’objet d’une attaque meurtrière le 18 janvier 2017, est désormais opérationnel. Progressivement, cette patrouille mixte avance dans sa mission de sécuriser les populations du Nord. Elle aura lieu dans toutes les Régions Nord. C’est un dispositif de l’accord de paix et de réconciliation nationale dont sa mise en œuvre est en cours.
Fort de ce constat encourageant dans la mise en œuvre de l’Accord de paix, le Président de la République, Son Excellence Ibrahim Boubacar Kéïta, à l’ouverture des travaux du 11e Congrès Ordinaire de l’O.U.S.A qu’il présidait, le vendredi 2 mars dernier, à l’hôtel Salam de Bamako, dira qu’ «aujourd’hui, je peux vous dire que la paix est vraiment en marche au Mali».
Persiste
«On l’avait dit: pas possible ; impossible ; il n’y aura pas d’autorités intérimaires ; il n’y aura pas de gestion des Régions du Nord du Mali; d’aucune façon; c’est irrémédiable. Le Mali est en partition. Non ! Non ! Que non ! Que non !», répond IBK aux sceptiques. En ces termes, il persiste et signe : «Tant qu’il restera un seul Homme sur cette terre du Mali, digne de Modibo Kéïta, il ne sera pas digne que ce pays soit partagé».
La partition du Mali, selon IBK, voudrait dire que nous n’avons pas su gérer l’héritage, que nous avons été indignes, que nous n’avons pas assuré à recoudre les tissus.
L’intégrité territoriale
«Alhamdoulilayi ! Alhamdoulilayi ! Alhamdoulilayi ! Kidal a ouvert le bal, les autorités intérimaires, de Kidal, de Ménaka et de Gao sont installées, et n’eussent été des conditions de difficultés de dernières minutes, de réajustement de logistique, Tombouctou et Taoudéni auraient su donner le pas, mais cela n’est que partie remise à lundi», s’est félicité le Chef de l’Etat, El Hadj Ibrahim Boubacar Kéïta, qui rappela aux congressistes que le Mali a une des premières Constitutions qui indique l’abandon total de l’intégrité territoriale si telle exigeait l’Unité de l’Afrique. Le Mali est un pays de panafricanisme avéré. Ce, juste pour dire aux congressistes que le choix de Bamako pour abriter ce 11e Congrès ordinaire de l’Organisation de l’Unité Syndicaliste Africaine (OUSA) n’est pas fortuit.
Amara BATHILY