Dans ses vœux de Nouvel An, le président malien, son Excellence Ibrahim Boubacar Kéïta, à la presse malienne se laisse emporter dans une forme de critique à l’encontre de la presse écrite malienne sans savoir que les propos qu’il tenait visaient sa propre personne.
Après avoir rappelé la presse écrite de son devoir d’information et de sensibilisation de la population, IBK n’a pas tardé à évoquer les exigences auxquelles cette presse doit se soumettre et qui font d’ailleurs toute sa noblesse. Après quelques panégyriques de cette presse écrite, le président IBK n’a pas daigné à remarquer ses imperfections.
Or, elle est le premier joyau qui tombe entre les mains d’un visiteur arrivé et quittant l’aéroport international de Bamako pour rejoindre la ville. Cette presse reste marquée par des imperfections remarquables bien vraies qu’il y ait eu des avancées notables. Ces imperfections vont de la qualité du contenu à celle de l’information véhiculée. Immédiatement, ce visiteur se fera une mauvaise impression sur la culture intellectuelle du pays.
Que tous ceux-ci soient vrais, qui est le premier responsable ? Le président et son gouvernement voire les instances de régulation de la presse écrite qui doivent se charger de la formation des journalistes à leur tâche quotidienne de collectes, d’analyses et d’information. Or, ces formations se font rares pour ne pas dire ne se font plus. Dans son intervention, Alexis Kalambry a mentionné la cessation d’une dotation depuis 2013 allouée aux journalistes ; ces propos ont été vite démentis par le chef de l’État qui se dit ne pas avoir souvenance d’une quelconque dotation arrêtée dans ce sens.
Cette réponse ne peut provenir que d’un dirigeant qui fait gouverner son peuple par et dans le mensonge. Ce qui est sûr, qui veut la qualité, finance assez. La presse malienne a besoin de formation de qualité pour mener efficacement sa tâche régalienne. Cette formation est un droit pour elle et un devoir pour un État soucieux de la qualité et du professionnalisme dans ses presses.
Mais, au Mali tout ce que nous savons faire, c’est de censurer les presses privées qui ne jouent pas la politique du gouvernement. Or, lors du séminaire international du renforcement des capacités de la HAC (Haute Autorité de la Communication) du Mali à Bamako, les instances sœurs de la HAC du Mali n’ont pas caché comme non avenue la censure comme solution de régulation des presses, elles recommandent plutôt la formation. Cependant, le regret est énorme d’avoir écouté avec tant d’attentions les propos du directeur de la HAC, Fodié Touré, lors de cette séance de vœux, qui survole ce point essentieldu séminaire portant sur la non-censure et la formation de la presse malienne.
La presse n’est pas l’ennemi du pouvoir en place, mais seulement dans sa déontologie, elle doit se montrer impartiale, c’est la raison pour laquelle elle ne peut s’allier derrière aucun idéal politique, en tout cas, cela reste vrai pour celles qui sont conscientes de ce qu’elles font. Les politiques maliens veulent avoir le monopole de toutes les presses afin de mettre le feu à la nation sans que les citoyens soient au courant. Ceux qui refusent de jouer ce jeu passent la majeure partie de leur existence à l’ombre.
FousseiniTogola
Le Pays