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IBK et la malgouvernance : Où sont les leaders religieux ?

Le religieux, c’est celui qui croit en un Dieu unique ; qui accomplit de bonnes œuvres. Et croit au jugement dernier. Mais, le leader religieux est beaucoup plus que tout cela. Il est le commandeur des croyants, donc des religieux. Le Mali d’aujourd’hui est dirigé par un homme qui ne jure que par Dieu. «Allah ka tiegnè dèmè» (Que Dieu aide la vérité-littéralement) et «hasboullah wa nikman wakili» (nous nous confions à Allah. Quel Meilleur Garant ?) sont ses refrains.

IBK ibrahim boubacar keita rpm

Après la chute d’ATT, nos leaders religieux défilaient à la télé pour dire tout le mal qu’ils pensent de l’injustice, de l’intolérance et de la corruption. Lors de la présidentielle passée, IBK était leur candidat, notre candidat. Une fois élu, il dira publiquement à nos leaders de jouer leur rôle, c’est-à-dire de lui dire ce qui ne va pas en harmonie avec leur Dieu.

Or, depuis qu’IBK est installé, le Mali va de mal en pis. La belle-famille d’IBK, Ben Barka, son neveu et Hammadoun Konaté, son beau-frère, sont tous ministres. IBK dira dans Jeune Afrique qu’il sait que tout cela peut porter à controverse. Et après ? Tout a été dit, rien à faire, ils sont là, droits dans leurs bottes et toujours ministres. Les affaires des contrats à forte dose de surfacturations sont apparues, rien à faire, les ministres en apparence impliqués restent aux commandes.

Les généraux sont nommés à la pelle, en dépit de toutes les humiliations que nous avions subies. Les rapports du bureau du Vérificateur général et de la Cour suprême sont, depuis, publics. Ces rapports blessent les citoyens lambda et patriotes dans leur dignité. Le Mali est aujourd’hui humilié, le représentant du FMI vient encore de réclamer des sanctions pour les fautifs des marchés publics à controverse, avant le 1er décembre 2014. Les hommes du FMI ont acquis la conviction qu’il faut cogérer le Mali. Heureusement, pour cet autre Kéïta, Modibo Kéïta, qui est décédé depuis, il doit se retourner dans sa tombe. Fallait-il laisser pourrir à ce point le Mali ?

Le président Modibo Kéïta ne parlait pas tout le temps de dignité et d’honneur. Il n’avait pas besoin de crier dignité et honneur. Il en était l’incarnation. «Ce sont les tonneaux vides qui font du bruit», dit l’adage. Dignité n’est pas fierté futile. Honneur n’est pas orgueil. Se ressaisir à temps, c’est ce qui est grandeur. Et pourtant, du côté de nos hommes de Dieu, c’est silence radio.

Dieu nous impose de vivre à la sueur de notre front. Nous parlons bien sûr du Dieu de Mohamed (Paix et Salut sur Lui) et du Dieu de Jésus. Au fait, faut-il craindre Dieu l’Éternel ou IBK, le souverain éphémère ? Si c’est Dieu, nous attendons la réaction de nos chefs religieux. Ceci n’est qu’un rappel.

Boubacar SOW

 

                                                                                                  boubacarsow@hotmail.fr

Source: Le Reporter

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