Porté à la tête du pays par le soutien de taille du chérif de Nioro et le chef militaire, le désormais général Amadou Haya Sanogo, IKB aura du mal à se défaire de ces deux leaders « religieux et militaire » pour mener à bien librement sa mission.
Avec cet appui, tout porte à croire que leur présence dans les sphères de l’Etat sera marquée. Et nous acheminons vers le scénario de Triumvirat.
Si IBK peut se targuer d’être élu par le vote du peuple au sens large du terme, il doit cependant son triomphe à l’implication de certains leaders religieux et militaires dont le duo M’Bouillé et Sanogo.
Inutile de rappeler la contribution des deux leaders, le chérif de Nioro M’Bouillé et le chef militaire, le général de corps d’armée, Amadou Haya Sanogo à l’élection d’Ibrahim Boubacar Keita à la présidence de la République. Le premier, en plus de sa contribution financière de 110 millions de nos francs, a mobilisé près que toute la communauté musulmane en général et les hamallistes en particulier pour soutenir IBK à la présidentielle du 28 juillet et le 11 août 2013.
mobilisation du guide religieux des hamallistes de Nioro a été concrétisée par le mouvement Sabati-2012 qui a servi de courroie de transmission. La mobilisation lors des meetings organisés dans les milieux religieux constituait déjà des signes rassurants pour l’issue de l’élection pour IBK. Les résultats au 1er comme au second n’ont été qu’une confirmation.
Elu par confirmation des résultats du ministère de l’Administration territoriale par la Cour constitutionnelle, IBK s’est rendu très tôt chez le Chérif pour le remercier pour son soutien. L’auteur du putsch du 22 mars 2012 attend tout logiquement son tour de reconnaissance.
Mais même si le président sortant s’est imposé le devoir de récompenser le capitaine putschiste Sanogo, ce dernier n’acceptera pas d’être de recevoir d’ordre surtout avec son nouveau galon de général de corps d’armée sur les épaules.
Il aura beau confirmer les qualités d’hommes de rigueur qu’on prête, IBK ne pourra pas se démarquer de Sanogo pour plusieurs raisons. La première c’est qu’IBK conçoit qu’il a eu le pouvoir après le coup d’Etat perpétré par le second. Et ce dernier a ouvertement soutenu la candidature d’IBK et aurait fait en sorte son candidat l’emporte dans les casernes.
La seconde est que l’auteur de ce coup de force est un ami, un protégé du leader religieux de Nioro, lui-même gourou des deux autres.
Pour se donner une forme à la récompense de Sanogo, beaucoup pense qu’IBK lui confiera un portefeuille ministériel lui permettant d’avoir plus d’influence sur l’armée.
Dans ce cas, il ne sera étonnant de voir le général Sanogo bombardé à la tête d’un ministère clef comme la défense, l’Administration territoriale, ou la sécurité intérieure. Pour cela, Dioncounda aura déjà facilité la tâche à son successeur, IBK en bardant l’homme fort du 22 Mars 2012 de galons.
La troisième raison pour qu’IBK gouverne avec ces deux hommes, c’est le fait qu’il se serait engagé à respecter le mémorandum à lui soumis par Sabati 2012 dont M’Bouillé en est le leader.
Vu les engagements entre les deux hommes, IBK sera contraint de tenir compte de son avis surtout dans le domaine militaire.
Si lors de sa première sortie, le nouveau président élu, IBK a déclaré qu’il n’y aura pas de gâteau à partager, et que les postes seront attribués selon le mérite et la compétence, la présence de Sanogo et des protégés des milieux religieux qui l’ont soutenu pendant la campagne, sont fortement pressentis dans le premier gouvernement d’IBK.
Zakariyaou Fomba
Source: Le Débat