Le Mali est un pays à vocation agro-pastorale, dans lequel l’élevage est l’un des socles de l’économie nationale. Mais l’abattage et le transport de la viande laisse toujours à désirer. En effet, cela n’est un secret pour personne car malgré maintes dénonciations de la presse et des associations de consommation, cette pratique malsaine continue de conduire la population malienne à l’abattoir.
Consommer la viande à Bamako c’est consumé sa santé à cause de l’abattage inapproprié, le transport des carcasses et les abattages clandestins selon les experts.
Les mauvaises conditions d’hygiènes de l’abattoir frigorifique de Bamako ont plus que jamais été décriées mais hélas. Selon certains bouchers que nous avons approchés “nous nous rendons là-bas parce qu’on nous impose, on ne sait même pas pourquoi on s’y rend car tout est anormal“. “Les matériaux utilisés ne respectent pas les normes hygiéniques. Ils ne prennent même la peine de les traiter. L’eau qui sert à laver la viande provient directement du fleuve sans toutefois être traitée” ont-t-ils affirmé. L’on a aussi appris que les vétérinaires de l’abattoir au lieu de vérifier la santé des animaux, histoire de voir s’ils sont consommables, c’est tout le contraire, chose qui est ahurissante. Même si ton animal est déclaré malade, tu payes et c’est réglé.
Concernant le transport, la stupéfaction continue car c’est un drame. Ce sont les motos Djakarta, les SOTRAMA et les camions parfois rouillés qui servent à rallier l’abattoir frigorifique et les marchés des quartiers de Bamako. Ne dit-on pas qu’à défaut de la mère, le bébé tète le sein de sa grande mère. Eh bien voilà en quoi sont confrontés nos bouchers que nous ne pourrons pas totalement accabler. Mais ce sont les pauvres consommateurs qui en payent le prix au mépris de nos autorités. Car au quotidien la viande que nous consommons est d’abord assaisonnée par la poussière de Bamako, les insectes et les huiles de moteur.
Et pourtant les solutions existent. Nous pensons que ces gens ont besoin d’accompagnement et de sensibilisation. Le ministère de l’élevage, du commerce, du transport, les maires et même les ONG opérant dans la santé, peuvent aider nos bouchers à se procurer des véhicules répondant aux normes pour transporter la viande en toute quiétude. Ou encore au lieu qu’ils partent eux-mêmes chercher la viande, ils pourront être directement fournis dans leurs lieux de vente comme on peut le constater dans certains pays de la sous-région. Cette mesure pourra palier non seulement les risques de contamination de la viande mais également des abattages clandestins.
La Rédaction
Par Midi-Info