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Hydrocéphalie : Consulter tôt pour éviter toute complication

L’hydrocéphalie est une pathologie très fréquente au Mali. Pourtant, elle peut être facilement diagnostiquée aujourd’hui. Mais l’incidence est sous estimée et ceci en rapport avec l’analphabétisme des parents, la méconnaissance de certains praticiens et surtout des tradithérapeutes «charlatans» qui ont tendance à détourner la vigilance des parents. Le neurochirurgien de l’hôpital du Mali, Dr Oumar Coulibaly, souligne que les enfants hydrocéphales peuvent être très intelligents et que ce ne sont pas des démons. D’après le spécialiste, l’hydrocéphalie est une augmentation du volume des espaces contenant le liquide cérébro-spinal (LCS) : ventricules cérébraux et espaces sous arachnoïdiens.
Cette sécrétion, précise-t-il, se fait à l’intérieur des ventricules par les plexus choroïdes, qui normalement sécrètent 40 à 60 ml chez le nourrisson, 60 à 100 ml chez le jeune enfant, 80 à 120 ml chez l’adolescent. L’absorption de ce liquide se fait au niveau des veines du cerveau. Ce liquide circule normalement dans le cerveau de tout être humain et est renouvelé tous les jours. Le neurochirurgien explique que lorsqu’il y a un excès de ce liquide naturellement présent dans le cerveau, on parle d’hydrocéphalie. Donc, on peut avoir une hydrocéphalie par excès de production du LCS (exemple : tumeur des plexus choroïdes), par défaut de résorption du LCS (méningites) et /ou par blocage à l’écoulement du LCS (tumeurs).

Sachez que tous les âges peuvent être concernés de la naissance à l’âge adulte. En outre, le médecin de l’hôpital du Mali relève que la symptomatologie clinique d’une hydrocéphalie dépend de l’âge.
Chez le nouveau-né et le nourrisson, elle se manifeste principalement par une augmentation progressive du volume de la tête (macrocrânie évolutive,) avec ou sans refus de tétée et les yeux en “coucher de soleil”, selon l’expression consacrée. Par contre chez l’enfant et l’adolescent, l’hydrocéphalie se manifeste par les signes d’HTIC (céphalées, vomissements matinaux en jets et sans effort et troubles visuels à type de flou visuel, vision double…). La macrocrânie à cet âge peut être absente surtout si la boîte crânienne est déjà fermée. Chez l’adulte, ce sont les mêmes signes cliniques comme chez l’enfant. Cependant, certaines formes d’hydrocéphalie à cet âge peuvent se manifester par la triade d’Adams Hakims (troubles de la marche et de l’équilibre, troubles de la mémoire et troubles urinaires). Selon le docteur, la maladie peut être due à plusieurs causes qui peuvent être regroupées en 2 catégories : les HDC congénitales ou malformatives et les HDC acquises (les HDC postinfectieuses, les HDC posthémorragiques et les HDC chroniques de l’adulte).

Dr Oumar Coulibaly indique que le diagnostic peut être posé précocement à partir de l’échographie prénatale ou périnatale demandée par le gynécologue et/ou par le pédiatre et un peu plus tard par le scanner cérébral motivé après un bon examen clinique fait par le spécialiste. Ce scanner permet de poser le diagnostic, de détecter une cause éventuelle et aidera beaucoup à la décision thérapeutique. L’Imagerie par résonance magnétique (IRM) peut être aussi utile et fournira les mêmes renseignements voire plus par rapport au scanner cérébral. S’agissant de la prévention, le toubib dit que de façon générale, les hydrocéphalies malformatives se voient fréquemment chez les jeunes primipares, (les femmes qui accouchent pour la première fois) chez les multipares âgés et parfois chez les enfants issus de mariages consanguins, mais sans qu’on ne sache réellement le pourquoi.

Quant aux HDC acquises, surtout d’origine infectieuse, la prévention des méningites ou le traitement adéquat de toute infection de l’organisme doit être réglé. S’agissant des hydrocéphalies par blocage à l’écoulement du liquide cérébro-spinal, la levée précoce de cet obstacle évitera l’hydrocéphalie. Par ailleurs, il est fortement recommandé à toute femme avant la conception de prendre l’acide folique au moins 3 mois avant et 3 mois après la conception afin de prévenir les anomalies du développement du tube neural (spina bifida surtout) et qui peut se compliquer ou s’associer à une hydrocéphalie. Le traitement est surtout chirurgical et reste l’apanage du neurochirurgien dans la plupart des cas. Le neurochirurgien précise que le traitement idéal est celui de la cause quand il est accessible. Mais un geste de dérivation est habituellement nécessaire. Il ajoutera que si la maladie est traitée précocement chez un enfant atteint d’hydrocéphalie surtout malformative il peut guérir sans séquelles et garder le même quotient intellectuel que les enfants normaux. Mais, si la prise en charge se fait tardivement, la mort peut s’en suivre, ou bien l’enfant gardera des séquelles neurologiques sévères à vie. C’est pourquoi, il invite les parents à ne pas abandonner leurs enfants malades. Les spécialistes des maladies neurologiques (Neurologues et neurochirurgiens) sont là pour les accompagner.

Fatoumata NAPHO

Source : L’ESSOR

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