Allons à la détente et laissons les chemins battus de la presse qui ne garde jamais le silence sur certaines incompétences du pouvoir en place. Oublions les dures journées qui accablent les usagers des voies routières de Kati, Yirimadio, Gao et d’autres qui ne seront jamais empruntées par les citoyens bêtas. Oublions un instant tous les problèmes décriés par la presse avec une voix plaintive et infatigable pour nous livrer à un peu de détente.
Les informations quotidiennes sur l’actualité, le sport, la musique, le cinéma, la politique, l’économie nous fatiguent les yeux (pour les lecteurs de journaux, des télévisions et Internet) et les oreilles (pour les fidèles auditeurs des différentes ondes radiophoniques). Nous avons besoin de les mettre de côté pour nous détendre un instant soit en faisant un peu de lecture ou en marchant sur les voies poussières, car il n’y a plus de goudrons.
C’est le signal que notre développement ne consiste pas à avancer mais à reculer dans le passé. Nous sommes très heureux de nous retrouver dans les années antérieures de 1960, 1980 et même 2000. Le développement, c’est seulement un mot ni plus ni moins.
D’ailleurs, on n’a même pas besoin de goudron, car il contient des produits chimiques toxiques et très nuisibles à la santé. Raison pour laquelle nos dirigeants ont fait le meilleur choix de laisser les voies principales de la capitale et les voies interrégionales sans mettre ce dangereux et mortel produit afin de préserver de la santé des populations.
Donc, nous sommes dans l’obligation de nous poser des questions sur ces jeunes qui sont en train de manifester ou barricader ces voies principales ? Ne voient-ils pas qu’il y a des citernes qui alimentent les groupes électrogènes de ceux qui ont durement travaillé pendant la campagne électorale et qui ont permis la réélection de notre premier citoyen ?
Pourquoi barricadent-ils les voies sur les lesquelles transitent les camions transportant les provisions de ceux qui ont le mérite d’être bien nourris ? Ah ! J’allais oublier que leurs provisions viennent par avion. N’ont-ils lu les préceptes de la santé et les conclusions du Sommet de la terre à Copenhague sur la pollution atmosphérique ? D’ailleurs, ils se fatiguent pour rien. Leur rôle consiste à élire le chef suprême de la magistrature. Pardon ! Les magistrats sont en grève illimitée.
Pour élire le chef suprême de tous les Maliens afin que celui-ci puisse se reposer tranquillement dans ses salons climatisés accompagnés de ses super ministres par ordre de mérite, sa famille, ses amis et ses alliés et tous ceux qui ont chanté et dansé son nom partout sauf à Kidal, Taoudéni, Ménaka, Nioro du Sahel et j’en passe.
Les autres, c’est-à-dire les faiblards et les incapables, ont été balayés d’un revers de main. Ils ont été exclus pour insuffisance de notes comme à l’école. Oui ! L’école mais pas les 700 écoles fermées au centre et au nord du pays pour raison d’insécurité, même si nous avons des avions de chasse qui surveillent matins et soirs la capitale et le palais de Koulouba. Leur rôle se limite à cet exercice. Point final. Car on ne peut pas envoyer nos avions durement acquis à coût de milliards dans le désert.
Que ceux qui sortent très tôt le matin sachent tout simplement que le chef suprême ne les entend pas. Il se réveille à 11 h et arrive au travail à l’heure qu’il veut. Donc, ils n’ont qu’aller chercher du travail au lieu se fatiguer inutilement à jouer aux héros et aux courageux. Ils ne savent pas que ce simulacre de réponse positive à leur mécontentement a pour but de les renvoyer sous l’ombre de leurs arbres sous lesquels ils assoient pour prendre du thé et aborder des débats sans importance ni but.
Ces jeunes ne savent pas que tout être a besoin de repos pour avoir une bonne santé. Et l’une des conditions indispensables pour garantir cette santé de fer est le sport dont le plus favori, recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), est la marche. “Il faut laisser les pneus de vos voitures et motos se reposer et marcher pour votre santé”.
Donc autant marcher que de se laisser rouler dans un engin qui dégage des gaz à effet de serre. “Oui petit ! dit le leur, moi à la Mecque, je marche, je marche et souvent je cours comme un athlète aux Jeux olympiques c’est pourquoi je suis en bonne santé et capable de terrasser vingt-deux gaillards et une femme. Tu étais témoin de ce que je dis”.
Non Excellence ! Je ne parle pas de votre marche car elle est volontaire. Je parle plutôt d’une marche obligatoire. Non plutôt, d’une marche forcée, car il n’y a plus de goudrons sur les voies principales de la capitale et ses environs pour les engins roulant. “Petit une marche est une marche. Le reste ne me regarde pas. La seule marche différente des autres est celle organisée par ceux qui se disent des opposants républicains alors qu’ils embêtent leurs gens avec leur histoire de cotisation. Imagine instant, celui qui n’est pas capable assurer les frais d’une marche, est-ce qu’il peut diriger un pays aussi grand comme le Maliba ?” Allez lui poser la question, Son Excellence ! Ce n’est pas ma victoire qu’il conteste mais la vôtre. “Je ne lui adresse plus la parole. Il n’était même pas capable d’avoir 20 % au premier tour du scrutin dernier. Donc, je lui laisse jouer son petit malin. Ce second mandat n’est pas acquis par les urnes, mais c’est un don de Dieu”.
D’accord, on a compris que tout ce qui vous intéresse c’est être élu pour démontrer que c’est Dieu qui donne le pouvoir à qui il veut et non le chef d’un petit cercle dont vous avez eu pitié de ses habitants en le transformant en région. “Tu as tout compris, petit”.
Alors chers lecteurs, vous avez compris avec moi que nul n’a le choix désormais que de marcher, car le premier citoyen affirme lui-même haut et fort que les conditions pour assurer une marche forcée sont expressément faites par lui pour vous garantir cinq ans de sport.
Et puis de toutes les façons ceux qui sont en bas resteront avec les aléas qui vont avec : poussière, soleil ardent, chaleur insupportable, délestage, manque d’emploi, d’eau, de soins de santé, de justice, problème de ceci, problème de cela. Quant à ceux qui sont en haut, ils demeurent éternellement en haut. L’inverse est impossible, car les conditions minutieuses sont créées pour ça.
Alors à vos marques les nouveaux sportifs pour les cinq ans à venir ! En attendant, je vais m’acheter des nouvelles chaussures de sport.
B. M.
Source: Le Point