Pour des élections législatives du 24 novembre 2013, les partis politiques sont mobilisés, des arrangements pour ne pas dire des alliances contre natures se sont nouées juste pour atteindre l’hémicycle, trompant le peuple au nom duquel ils (les députés) sont appelés à initier et voter des lois.
Où est la morale politique qui est un ensemble de règles de bonne conduite et de valeurs qui devraient guider l’action politique ?
Après plus de 20 ans d’exercice démocratique, le jeu démocratique ne s’est jamais construit sur la base de conviction établie autour d’un projet de société. L’achat de conscience, les intérêts personnels liés à l’affiliation à telle ou telle autre mouvance politique sont de mise. Ce faisant, l’homme politique apparaît sous son caractère de plus en plus frivole, amoral au mépris des valeurs démocratiques et des motivations de son électorat.
Si le nomadisme politique est devenu une culture, du fait de la détérioration des repères moraux et de l’analphabétisme ambiant qui caractérisent les élus de la République, les alliances contre-nature entre des GIE, pardon des partis politiques qui n’ont jamais partagé des valeurs et qui n’ont jamais agi dans le même sens, sont faites au vu et au su de tous.
A travers ces alliances circonstancielles, parfois éphémères, le comportement narcissique de candidats aux élections les éloigne de la morale. Tout est bon pour être député. Alors, violons les droits des électeurs, sacrifions leurs aspirations au changement et au bien-être et bafouons les principes et les valeurs de la République, l’essentiel étant d’être élu.
Le ridicule ne tue pas dans ce pays, souvenez-vous, dans un passé récent, des partis politiques se sont combattus avec des projets politiques opposés, aujourd’hui, ils se retrouvent sur des listes communes, comme pour dire aux électeurs que la politique est un jeu d’intérêts personnels.
Pour avoir des élus, des ennemis d’hier ont momentanément enterré la hache de guerre. Quelques exemples : à Koutiala le parti Sadi, l’Adéma/PASJ, l’URD et le MPR sont ensemble pour briguer les 6 postes en compétition. Dans la même circonscription électorale, l’UDD, le RPM et de la Codem se donnent la main. Surprenant non ?
A Ségou, au moment où, l’Adéma s’allie au Cnid pour combattre le RPM, en Commune V du district, le Cnid est en alliance avec le RPM pour combattre les autres formations politiques.
Les populations se demandent aujourd’hui jusqu’où iront ces alliances qu’elles qualifient de contrenatures. Imaginez un peu une alliance entre l’UMP, le PS et le FN en France juste pour des députés à l’Assemblée. Là-bas, au moins la morale a un sens !
Idrissa Sako
Source: les échos