Une peine de huit ans de prison pour un jihadiste arrêté au Mali en 2012 a été prononcée, mercredi 12 novembre, par le tribunal correctionnel de Paris. C’était la peine requise par le procureur. La cour n’a pas cru aux explications de Djamel Benhamdi âgé de 38 ans qui disait avoir été enlevé par des groupes jihadistes et forcé de prendre les armes.
Djamel Benhamdi se présentait comme un jihadiste « malgré lui ». Lors de l’audience, il avait affirmé que ce n’est pas pour combattre qu’il s’était rendu au Mali, mais pour prendre des cours de récitation du Coran. C’est comme ça, disait-il, qu’il avait été enlevé par des jihadistes et embrigadé de force. Il en veut pour preuve qu’il s’est rendu volontairement à une patrouille de l’armée française en mars 2013, à la sortie d’une grotte dans le nord du Mali.
Ce fait, le parquet ne le conteste pas, mais le procureur n’a jamais adhéré à cette version de l’histoire. « Si on va au bout de sa logique, M. Benhamdi mériterait une médaille », avait-il même ironisé. Il avait produit des témoignages de membres de sa famille décrivant sa radicalisation, d’amis évoquant sa volonté de partir faire le jihad.
Mais c’est probablement Djamel Benhamdi, lui-même, qui a le plus fragilisé sa défense, car la version donnée lors de l’audience n’était pas la même que celle fournie lors de son arrestation. Il ne contestait pas alors son parcours, mais affirmait ne pas avoir adhéré aux thèses des groupes opérant dans le nord du Mali. Repenti avant d’avoir du sang sur les mains, une version plus plausible aux yeux de la cour qui ne l’a pas condamné pour des attaques commises au Mali, mais pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes terroristes.
Source: RFI