L’autre temps fort du 60è anniversaire de la création de l’Armée malienne, après la prise d’armes à la place d’armes de Kati mercredi dernier, a été la pose de la première pierre de l’hôpital militaire de Banankoro, le même jour, par le vice-président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. C’était en présence du Premier ministre, Moctar Ouane, du président du Conseil national de Transition, le colonel Malick Diaw et de plusieurs membres du gouvernement notamment le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara. L’on notait également la présence de la hiérarchie militaire ainsi que les représentants du corps diplomatique accrédité dans notre pays.
Situé à quelques encablures de la base aérienne de Sénou, cet hôpital sera bâti en R+2 sur 15 ha, avec une capacité initiale de 279 lits. D’un coût d’environ 26 milliards de Fcfa, entièrement financé sur le budget national, la durée «prévisionnelle» des travaux de ce joyau architectural est de 24 mois. Selon l’Atelier d’architecture ‘’AlDI’’ qui assure les travaux d’architecte, cette infrastructure sera «un hôpital de 4è référence», première du genre dans notre pays. En effet, il est prévu, entre autres, la réalisation d’une salle d’opération pour les interventions sur les vaisseaux sanguins» et d’un «helipad» pour faciliter le transfert des blessés.
Dans son discours de bienvenue, le maire de la Commune rurale de Sanankoroba a dit tout l’honneur de sa circonscription d’abriter cet hôpital, qui contribuera beaucoup à l’amélioration des conditions sanitaires des militaires mais aussi des civils, particulièrement ceux de la localité. Mamadou Zan Traoré a ensuite saisi l’occasion pour demander la création d’une brigade de gendarmerie dans sa Commune pour faire face à l’insécurité grandissante.
De son côté, le premier responsable de la direction centrale des services de santé des Armées (DCSSA) a signalé que la «reconquête du Nord et la crise au Centre ont mis à nu les faiblesses de notre système de santé». D’après le colonel-major Mohamed Alpha Diaw, tous les blessés militaires sont évacués sur la polyclinique des armées à Kati, dont le plateau technique n’est pas suffisamment adapté pour une prise en charge efficace. De ce fait, les hôpitaux de Bamako et de Kati ont constitué la dernière référence au plan national. Cependant, pour le directeur de la DCSSA, ces structures ne sont pas adéquates non plus pour une prise en charge efficiente de «nos blessés de guerre dans un contexte sécurisé».
Selon l’officier supérieur, ce joyau architectural permettra aux services de santé des armées de prodiguer des soins de qualité «exceptionnelle» à tous les citoyens maliens, qu’ils soient civils ou militaires, et de réduire les évacuations sanitaires à l’étranger. Il s’insérera, a-t-il estimé, facilement dans la pyramide sanitaire nationale et participera ainsi à l’effort de développement du pays. Pour sa part, le ministre de la Défense et des Anciens combattants a noté que l’impact de cette réalisation sera ressenti pendant longtemps pour de nombreuses générations de militaires et leurs familles. Le colonel Sadio Camara ajoutera que le moral de la troupe et la santé des populations environnantes en seront améliorés.
«Ce joyau architectural représentera pour les forces armées maliennes et la DCSSA une ambition, celle d’une politique de santé publique et militaire au service de tous, qui ne trie pas selon les moyens des patients ni selon le lieu où ils résident», a promis le patron du département de la Défense et des Anciens combattants. D’après le colonel Sadio Camara, cet établissement sanitaire contribuera à raffermir les liens entre la nation malienne et son armée.
Après avoir posé la première pierre de l’hôpital, le vice-président de la Transition a indiqué que cet établissement est l’aboutissement d’un rêve collectif et celui de tous les militaires depuis 60 ans.
Le colonel Assimi Goïta a donc saisi l’occasion pour remercier les autorités de la Transition, sous le leadership du président Bah N’Daw, pour la réalisation de cet hôpital. D’après lui, la concrétisation de cet édifice permettra d’accueillir les blessés de guerre pour des soins spécialisés, ajoutant que l’infrastructure sera ouverte à la population civile pour l’amélioration de leurs conditions sanitaires.
Le colonel Assimi Goïta a par ailleurs souhaité bonne fête de l’armée à tous les vaillants soldats déployés sur les théâtres des opérations tout en les exhortant à plus de cohésion et d’engagement pour un Mali sécurisé et apaisé.
Bembablin DOUMBIA
Source : L’ESSOR