Tout est bien qui finit bien. Après une interruption de plus d’un mois des séances de radiothérapie à l’Hôpital du Mali pour une panne de l’accélérateur linéaire (l’appareil de radiothérapie), depuis le 3 septembre dernier, les malades souffrant de cancer peuvent pousser un ouf de soulagement.
L’appareil est désormais fonctionnel. Cet appareil joue un rôle important dans le traitement du cancer (toutes formes confondues) mais il tombe constamment en panne du fait de sa forte sollicitation par les malades parce que l’établissement hospitalier de la rive droite est le seul a en disposer dans tout le pays. Or, le nombre des malades atteints de cancer en nécessité de faire une radiothérapie ne cesse de croître.
Notre équipe de reportage a pu constater de visu, hier, la reprise des activités de radiothérapie avec la visite guidée du directeur général sortant de l’établissement, Ousmane Attaher Dicko. Une autre bonne nouvelle est qu’il est également prévu d’acquérir un nouvel accélérateur linéaire qui permettra de renforcer les capacités de l’Hôpital du Mali, en termes de prise en charge des malades atteints de cancer.
Dr Idrissa Mama Diarra, chef de service radiographie de l’Hôpital du Mali s’est fortement réjoui de la reprise des activités. Il a indiqué que cela va permettre de mieux prendre en charge les malades. En revanche, il déplorera les pannes fréquentes qui pénalisent les patients sous traitement radiothérapique. Cela n’est pas sans conséquence sur leur santé, a expliqué le praticien hospitalier.
L’appareil permet d’éviter la récidive. Les rayons utilisés lors de la radiothérapie permettent de détruire les cellules cancéreuses en bloquant leur capacité à se multiplier. Sans traitement, les cellules qui n’ont pas été tuées vont se régénérer (l’une des caractéristiques du cancer) et se métastaser en atteignant le foie, les poumons, voire le cerveau. Et le spécialiste d’expliquer que s’en suivra un traitement par chimiothérapie et très généralement on ne pourra plus les guérir.
Ce problème pousse beaucoup de patients (en tout cas pour ceux qui en ont la possibilité) à se faire soigner au Maroc, au Sénégal, en Côte d’Ivoire ou en Tunisie. Mais avec un second appareil, le nombre de patients augmentera. De 25 malades pris en charge par jour, le service de radiothérapie pourra atteindre jusqu’à 60 patients par jour.
Dr Diarra a aussi expliqué que du fait que son service ne dispose que d’un seul appareil, il est débordé et il ne peut pas prendre en charge tous les malades. Cet appareil permet de pendre en charge plusieurs pathologies mais beaucoup plus le cancer du sein et celui du col de l’uterus, les tumeurs cérébrales, les tumeurs du poumon.
Selon le radiothérapeute, si les malades viennent, ils ont la chance de guérir. Et d’ajouter que s’ils sont à un stade avancé, on peut améliorer leur état et améliorer leur qualité de vie. Selon les données du service de radiothérapie, 22 malades ont bénéficié de séances de radiothérapie ces deux derniers jours.
Pour le directeur général sortant de l’établissement, cette reprise apporte une bouffée d’oxygène aux malades et à l’hôpital même s’il s’est dit conscient que le problème n’est pas totalement résolu parce que «c’est le seul équipement dont nous disposons depuis 2014».
Ousmane Attaher a aussi déclaré que l’acquisition d’un nouvel équipement par les autorités serait d’un bon apport. Et d’indiquer que cet appareil est très attendu aussi bien par le personnel que les nombreux malades, avant d’exhorter les autorités compétentes à trouver la solution aux pannes récurrentes et à déployer les ressources humaines qualifiées.
Rappelons que la ministre de la Santé et du Développement social, Diéminatou Sangaré, s’est rendue la vieille dans l’établissement pour jauger l’état de l’accélérateur linéaire réparé.
Fatoumata NAPHO
Source : L’ESSOR