Les attaques successives perpétrées contre les villages de Koulogon et de Ogossagou entament désormais la survie du Gouvernement Soumeylou Boubèye Maïga acculé aujourd’hui par les honorables Mamadou Diarrassouba du RPM et Bakary Woyo Doumbia du groupe VRD à la démission.
Face à l’incapacité du Gouvernement malien à juguler la crise sécuritaire qui secoue la page, Soumeylou Boubèye Maïga et son gouvernement perdent de plumes. Du bas de la société malienne au sommet, l’unanimité semble dégagée aujourd’hui pour que le gouvernement rende le tablier. La goutte qui a débordé le vase est celle relative aux tueries de Ogossagou.
En effet les villages de Koulogon, de Dioura et de Ogossagou ont été victimes des attaques terroristes, respectivement le 1er janvier 2019, le 17 mars et le 23 mars suivants. Ces attaques ont successivement fait plus de 40 morts civils, plus d’une vingtaine de morts parmi les militaires de Dioura et plus de 150 Peuls et Dogon assassinés.
Face à cette situation, le 1er questeur de l’Assemblée nationale, l’honorable Mamadou Diarrassouba du RPM et son collègue Me Zoumana N’Tji Doumbia ne sont pas allés par le dos de la cuillère face au gouvernement interpelé à cet effet par les députés. C’était le mercredi 3 mars 2019.
« La recrudescence des attaques contre les populations civiles et nos forces armées a atteint son paroxysme au cours de ce trimestre. Cette spirale de violence a fait de janvier à mars 2019, plusieurs centaines de victimes et un important déplacement du centre vers la capitale et d’autres régions », a dénoncé l’honorable Diarrassouba. Qui dit ne pas comprendre l’attitude de la MINUSMA, Barkhane et le G5 Sahel dont la vigilance devrait être de mise.
Si celui qu’il convient d’appeler aujourd’hui la voix du Rassemblement Pour le Mali (RPM) salue « des mesures prises, celles concernant les mutations ou mouvements au sein des forces armées et la dissolution de l’Association », qu’il a jugées des mesures fortes, l’honorable Diarrassouba pense que ces mesures politiques traduisent la faiblesse du gouvernement. « Aujourd’hui, on a dit, il y a trois mois, ce gouvernement ne peut pas nous conduire aux réformes, ce gouvernement ne peut pas aller loin, il faut revoir le gouvernement, j’insiste là-dessus, nous avons dit, les députés l’on dit, quand ils ont été reçus par le premier ministre, le gouvernement ne peut pas nous amener loin, il faut élargir la base sociale et politique du gouvernement, c’est très clair, on ne peut pas rester comme ça. On ne peut pas rester indifférent à cette situation qui perdure. Le gouvernement, dans sa taille et dans ses compétences doit être revu aujourd’hui dans les plus brefs délais », a requis l’honorable Mamadou Diarrassouba.
Même son de cloche du côté de l’honorable Bakary Woyo Doumbia du groupe parlementaire Vigilance républicaine et démocratique (VRD). « En ce qui concerne les drames de Koulongo, Dioura et Ogossagou pour ne parler que de cette année 2019, pour nous la responsabilité est clairement établie: elle n’est ni sociale, ni communautaire encore moins miliaire! La responsabilité est politique, seulement politique, entièrement politique! », a-t-il assené.
Avant de demander au Gouvernement Boubèye de plier bagage : « Franchement si vous aimez le Mali, Mali qui vous a tout donné, tirez les leçons de votre échec! Présentez vos excuses aux très nombreuses familles endeuillées et meurtries par votre incompétence et votre incapacité notoire à les sécuriser ! Ensuite partez ! Partez loin du gouvernail de notre nation pour permettre au vaillant peuple de sortir du deuil et d’oublier les malheurs de votre gouvernance. Plus vous restez plus nous allons continuer à observer des jours et des jours voire des mois de deuil national ! Tel n’est pas le souhait du peuple malien ! Soyez courageux et changez de place dans l’histoire, vous y êtes déjà entrés par le mur de la déception».
Mariam DOUMBIA/Icimali