Le 24 janvier 2012 reste gravé dans la mémoire collective du Mali comme un jour de deuil et de honte, mais aussi de courage et d’héroïsme. Ce jour-là, à Aguelhok, le sang de 118 soldats maliens, dont celui du capitaine Sékou Traoré dit “Bad”, a coulé sous la barbarie des éléments du MNLA. Une tragédie nationale, un réveil brutal face aux menaces qui rongent la République, mais surtout une leçon de dignité face à l’adversité.
Bamada.net-Sékou Traoré, ce nom doit résonner dans chaque foyer malien. Il n’était pas simplement un officier. Il incarnait l’honneur, la bravoure, et le serment que tout militaire fait à la nation : protéger la patrie, au péril de sa vie. Ce capitaine, surnommé affectueusement “Bad”, aurait pu fuir, capituler ou renoncer face à l’ennemi. Mais il a choisi de résister. Jusqu’à la dernière cartouche, il s’est battu.
Un sacrifice pour l’unité nationale
Les survivants d’Aguelhok racontent les derniers instants du capitaine Sékou Traoré. Traqué, capturé et sauvagement assassiné, il n’a jamais renié son engagement. L’un de ses compagnons témoigne : « Il nous disait souvent : “Nous sommes là pour vous. C’est nous qui devons mourir d’abord, avant vous.” » Ces mots, simples mais puissants, témoignent d’un homme qui a fait de la défense de la patrie un véritable sacerdoce.
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Le massacre d’Aguelhok n’était pas seulement une attaque contre l’armée malienne. Il était une attaque contre l’intégrité territoriale, contre l’unité nationale, et contre les valeurs mêmes qui fondent notre pays. Mais face à cette horreur, des hommes comme Sékou Traoré ont refusé de plier. Leur sacrifice nous oblige.
Un héros immortalisé dans l’histoire
Le capitaine Sékou Traoré est bien plus qu’un nom inscrit dans les archives militaires. Il est un symbole. La 37e promotion de l’École militaire interarmes (EMIA) porte fièrement son nom, perpétuant ainsi sa mémoire et son héritage.
Mais cet hommage, aussi noble soit-il, ne suffit pas. Nous, Maliens, avons un devoir envers nos héros tombés : celui de rester fidèles à leur combat. Fidèles à l’idée d’un Mali uni, souverain, et en paix. Chaque 24 janvier doit être un moment de recueillement, mais aussi de réflexion sur l’avenir que nous voulons bâtir pour notre nation.
Un message pour aujourd’hui et demain
Treize ans après le massacre d’Aguelhok, les défis qui assaillent notre pays sont toujours là. Terrorisme, divisions internes, ingérences extérieures : les ennemis de la République n’ont pas baissé les bras. Mais si nous avons appris quelque chose du sacrifice de Sékou Traoré et de ses compagnons, c’est que la dignité, l’honneur et le courage peuvent triompher de la barbarie.
Cet éditorial est un appel. Un appel à ne jamais oublier ceux qui ont donné leur vie pour notre liberté. Un appel à nos dirigeants pour qu’ils honorent leur mémoire par des actions concrètes, en dotant nos forces armées des moyens nécessaires pour défendre notre territoire. Un appel à nous, citoyens, pour que nous fassions preuve de solidarité, de résilience et d’amour pour notre pays.
Capitaine Sékou Traoré, ton nom restera gravé dans nos cœurs et dans notre histoire. Tu es une lumière dans les heures les plus sombres de notre République. Que ton sacrifice inspire les générations présentes et futures à construire un Mali fort, uni et digne.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net