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Hold-up de magistrats à Bamako : L’Ajeuma saisit Dioncounda

Suite à la tentative d’enlèvement d’un juge en commune IV du district de Bamako par des hommes lourdement armés, les jeunes magistrats du Mali sont sur le qui-vive. Ils viennent de saisir le président de la République, Pr Dioncounda Traoré, à travers une lettre de protestation signée par Yéya Saye, président de l’Ajeuma (Association des Jeunes Magistrats du Mali). braquage vol

 

Les jeunes magistrats montrent leurs muscles. « Devrons-nous désormais, Monsieur le Président, avoir au Mali, deux manières d’appliquer la loi ? Une contre le petit voleur d’aiguille, sans soutiens militaire, politique ou économique et une pour celui qui en a ! » s’interroge Me. Saye dans le document dont nous détenons une copie.

 

 

De quoi s’agit-il ? Nous sommes mi-juin de cette année, un incident fâcheux s’est produit au tribunal de première instance de la commune IV du District de Bamako. Ce jour-là, dans l’exercice de ses fonctions d’instruction, Yaya Traoré, juge du 3ème cabinet, a échappé à une tentative de hold-up de la part des hommes en uniforme au bord de quatre véhicules 4×4, aux vitres teintées. Pour la simple raison qu’il a rendu une décision condamnant un policier. Ce dernier a refusé de se soumettre à la décision du juge en question. D’où l’intimidation sur le magistrat et l’immixtion des  forces étrangères dans la justice. Dans ce dossier sensible relatif à l’assassinat de deux jeunes étudiants au campus universitaire de Badalabougou, lors d’une manifestation syndicale, il y a plus d’un an et qui a fait perdre à un député impliqué son immunité parlementaire tandis que, d’autres présumés auteurs croupissent en prison au moment où d’autres font la java et défient même les juridictions du pays.

 

Toute chose qui a provoqué le courroux de l’association des jeunes magistrats qui a vivement protesté. Elle a saisi le Pr. Dioncounda Traoré, qui est le père de la nation malienne, chef suprême des armées et président du conseil supérieur de la magistrature. En lui demandant  d’intervenir en vue de la sauvegarde de l’indépendance de la justice. C’était le lundi, 1er juin, que Yéya Saye lui a remis la correspondance. La motivation de cette démarche est expliquée par le président Saye : ‘’de la date de l’incident à nos jours, personne n’a réagi. Pourtant, tous sont au  courant de cet incident et savent qu’à ce jour, l’acte du juge connaît un défi militaire ou policier dans son exécution ». Selon lui, cet incident n’est pas le premier du genre; il y a eu un précédent   courant avril 2012 et qu’aucune réaction n’a été notée à l’époque. Pour parer à toute éventualité,  puisque la roue tourne et l ‘histoire demande toujours des comptes ‘’ Ne pas réagir aujourd’hui  pour que force reste à la loi, serait se rendre complice pour entrave à l’action de la justice’’ a-t-il martelé. Dans notre pays, l’indépendance de la justice et du juge est protégée par les articles 81  et 82 de la constitution du 25 février 1992. A en croire Me. Saye, un jeune magistrat bardé de diplômes, la confiance souhaitée du justiciable en sa justice, requiert que les juges travaillent à l’abri de toute pression autre que celle de la  loi et de leurs consciences professionnelles. Donc,  pour une magistrature indépendante, libre, crédible et respectée par tous, l’implication du Pr. Dioncounda est sollicitée pour que la justice soit juste.

A.B.D

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