Vendeur de café Sougouninkoura, M. Maïga propose aussi, et tous les matins, de la viande à ses clients. Surtout par ces temps de carême.
image d’illustration.
Sur pied dès 2 heures du matin, Maïga qui ne dort la nuit qu’à peine, deux heures d’horloge, prépare la viande ou le café en somnolant. Une attitude qu’un de ses clients, chauffeur de taxi, Y.T., avait bien remarquée.
C’est pourquoi il a décidé depuis quelques jours de manger gratuitement son “soubouri” à la douleur de notre Morphée de vendeur de café.
C’est ainsi que, le 30 mai dernier, Maïga, après avoir préparé dans une grande marmite une quantité importante de viande, s’endormit sur un banc.
A son réveil vers 4 heures à l’appel d’un client, il remarqua que la marmite contenant la viande avait été vidée de son contenu.
Affolé, M. Maïga qui croyait à une farce d’un ami, fit rechercher le contenu de sa marmite. Mais, rien.
La viande rôtie avait bel et bien été volée.
Notre vendeur décida donc d’être désormais sur ses gardes afin de pincer son voleur. Mercredi 1er juin ce fut le même scénario. Alors, le jour suivant, il décida de prendre toutes les dispositions afin d’épingler son voleur.
C’est ainsi qu’il se réveilla dès 1 heure du matin et s’arma d’un coupe-coupe. Après avoir préparé sa viande, il se coucha un peu plus loin et simula un profond sommeil. M. Maïga, pour rassurer son voleur, “ronflait”, après avoir pris le soin de recouvrir son visage d’une fine toile, transparente.
Bientôt 4 heures du matin… Un jeune homme T. Y s’approcha de la marmite.
M. Maïga allait sauter sur lui et le déchiqueter, mais il se ressaisit pour mieux prendre son poisson dans le filet.
Le voleur qui semblait n’être pas à son premier coup, versa le contenu de la marmite dans un grand plat qu’il posa sur la tête avant de se faufiler entre les taxis. Maïga, armé de son coupe-coupe le suivit à l’écart, pour ne pas éveiller de soupçon.
L’homme qui avait le plat sur la tête arrive enfin à destination : un petit hangar où l’attendent cinq autres complices. Vite, le festin commença.
Non loin, Maïga attendait toujours.
A présent, le voilà entre ses voleurs. Sous la menace de son arme, Maïga tenait les bandits en respect. Ils étaient tous chauffeurs de taxi.
Il fallait régler les comptes et Maïga était bien décidé à aller à la police, à défaut d’être remboursé. La facture pour les vols dont a été victime Maïga s’élève à 17.500 FCFA. Maïga a reçu sur le champ la somme de 12.500 FCFA et promesse lui a été faite du remboursement du reliquat, en fin de journée.
Question : Le Jeun engagé ou rompu en consommant un repas volé, peut-il arriver à… Dieu ?
Boubacar Sankaré
Le 26 Mars