F.T. est élève en classe de 11ème année, domiciliée chez ses parents à Faladjè. Unique fille de papa et maman dans une modeste famille de 5 enfants, elle jouit d’une affection particulière de la part de son père et de sa mère qui la couvrent régulièrement de toutes sortes de cadeaux.
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Cependant, sur un autre plan, les parents de la jeune fille sont d’une rigueur exceptionnelle : leur fille F.T. ne bénéficie d’aucune liberté pour rencontrer des copains ou des copines, en dehors du domicile familial.
D’ailleurs Papa et maman ont formellement interdit à F.T. de recevoir des jeunes garçons à la maison ou dans la rue. Et voilà que, depuis deux ans maintenant, le père de la jeune fille (reconnue très brillante à l’école), lui a ordonné d’abandonner les études à cause des mauvaises langues qui racontaient que F.T. avait un amant dans son établissement.
La pauvre fille a eu beau prier son père, celui-ci resta inflexible sur sa position.
Contre son gré donc, F.T. a ainsi abandonné l’école en 2017. Pour la consoler, son père lui ouvrit un petit kiosque dans lequel elle vendait des produits cosmétiques devant la maison familiale. Tout se passait à merveille jusqu’à ce 03 janvier dernier quand, aux environs de 19 heures, F.T, prise d’un soudain malaise, s’effondra et perdit connaissance.
Paniqués, le père et la mère de la jeune fille se précipitèrent sur elle pour la transporter vers un centre de Santé.
L’ayant consultée en urgence, les médecins conclurent à un paludisme chronique et exigèrent donc son hospitalisation, afin qu’elle puisse être suivie de près.
F.T. revint à elle la même nuit, mais demeurait très faible.
Après 2 de jours d’hospitalisation, la jeune fille, pour le bonheur de sa famille semblait complètement guérie, mais le 6 janvier dernier, alors que ses parents préparaient son retour à la maison, la jeune fille s’effondra de nouveau. Evanouie.
Mais, après l’avoir réanimée, les médecins estimèrent qu’elle ne présentait pourtant aucun signe de rechute, ni même une petite fièvre. Ils décidèrent toutefois de la garder pendant quelques jours encore pour fin d’observation.
C’est ainsi que la mère de F.T. décida de lui tenir compagnie cette nuit là, mais, exténuée par une journée fort agitée, dès 20 heures, elle tomba dans un profond sommeil.
Le père de F.T. quant à lui, malgré plusieurs nuits d’insomnie à cause des soucis qu’il se faisait pour sa fille, ne put fermer l’œil de la nuit en cette soirée du 8 janvier. C’est ainsi que, vers 23 heures, il abandonna son domicile et se rendit au centre de Santé où étaient internées sa fille et son épouse.
Une fois sur les lieux, il alla droit vers la chambre où était hospitalisée sa fille son enfant chérie. Stupéfaction ! F.T. n’était pas là. Seule sa mère dormait à poings fermés.
Le père, paniqué, se calma très vite estimant que F.T. devait être dans les toilettes. Mais, après une longue et vaine attente, il s’affola.
Sa fille avait-elle été envoyée à la morgue ?
Dans un vacarme fou, il réveilla tout le monde, aidé par son épouse réveillée en sursaut.
Pendant que la mère fouillait dans tous les coins et recoins du centre médical, le père, courut vers la salle de garde qu’il enfonçât sans autre forme de procès.
La « morte » était là en effet. Avec un infirmier. Le couple était nu comme des oisillons.
L’indélicat l’infirmier cherchait du coup à porter son pantalon. Le père indigné le rouait pendant ce temps de coups de poings.
La ‘’malade’’ qui s’apprêtait à fuir a été maîtrisée par les vrais malades hospitalisés. L’infirmier pour sa part, ne devra son salut qu’à l’agilité de ses jambes.
Quant à F.T., elle a été immédiatement conduite à la maison, puis sérieusement ‘’corrigée’’. Elle aurait repris depuis 2 jours, du service dans son kiosque.
Tout est bien qui finit…au kiosque ?
Boubacar Sankaré
Le 26 Mars- Mali