Au Mali, l’hivernage est connu comme une période durant laquelle les services de santé enregistrent plus de cas du paludisme. Ainsi, cette maladie, selon le Programme national de Lutte contre le Paludisme (PNLCP), constitue un réel problème de santé publique et représente le premier motif de consultation dans les établissements de santé du pays.
Mercredi 03 août 2022. Il est environ 08 heures matin et déjà la devanture du Centre de Santé de Référence de Korofina est envahie par les patients et les parents des enfants malades. Parmi les consultants, plus de la majorité sont signalés comme des cas graves de paludisme.
Nous patientons un peu et une dame en blouson sort dans la foulée. Elle s’appelle Mme Aïssata Traoré, infirmière au CSREF de Korofina. Selon elle, le paludisme est une maladie à ne pas négliger surtout en cette période d’hivernage. « Vous savez, le paludisme est une maladie extrêmement grave que beaucoup ont tendance à négliger. Surtout en cette période hivernale qui favorisent la prolifération des moustiques. Au même moment, les parents le plus souvent négligent le fait de faire dormir les enfants sous les moustiquaires. Je vais vous dire qu’il est extrêmement important que les gens dorment sous les moustiquaires », nous confie-t-elle.
Aussi, pour les agents de santé que nous avons pu consulter çà et là, le paludisme reste une grande cause de mortalité au Mali. Malgré les efforts consentis par le gouvernement, le mal persiste toujours. Ce sont aussi les remarques de docteur Moussa Camara, médecin généraliste à la clinique médicale Demassi de Sabalibougou kourani.
Le spécialiste nous explique la tranche d’âge la plus exposée à la maladie : « Le paludisme affecte plus les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes, puisque le Mali représente le second niveau le plus grave d’anémie surtout chez les enfants de moins de cinq ans. Ce qui est certain, le paludisme est susceptible d’être attrapé par les personnes de toutes les tranches, notamment de six mois jusqu’à l’âge adulte. Mais sa proie favorite reste les enfants de moins de cinq ans », explique-t-il.
Selon docteur Moussa Camara, les principales complications liées au paludisme peuvent-être relatives à l’anémie sévère, à l’insuffisance rénale et hépatique, à la chute du taux de sucre dans le sang, etc.
Pour nos interlocuteurs, le paludisme est depuis fort longtemps une question de santé publique. Il faut se rappeler qu’en 2021, le paludisme a fait 1 480 morts sur un total de 3 204 130 cas confirmés enregistrés au Mali, selon le Programme national de Lutte contre le Paludisme (PNLCP). « Au Mali, le paludisme constitue un réel problème de santé publique et représente le premier motif de consultation dans les établissements de santé », a indiqué la directrice du Programme National de Lutte Contre le Paludisme, Aïssata Koné, lors d’une conférence de presse en fin d’année 2021. Cet organe du ministère de la Santé a noté que le paludisme représente près de 35% des consultations chaque année dans les structures hospitalières du pays.
Kalifa Traoré, Stagiaire
Source : Ziré