De nos jours à Bamako il est difficile maintenant de se procurer d’une ‘’bonne’’ car elles ont doublé leurs salaires. Si avant elles étaient partout et qu’on pouvait les avoir à n’importe quel prix tel n’est plus le cas aujourd’hui. Pourtant c’est en fin octobre et début novembre qui est la période où elles viennent nombreuses dans la capitale.
Dans la capitale bamakoise il est difficile de voir les familles ou des femmes qui n’ont pas d’employées de maison, couramment appelées ‘’bonnes’’. Elles occupent une très grande place dans les foyers avec leur dévouement et leur engagement dans le travail domestique. Elles font un peu de tout à la maison. Venant des régions différentes, elles ne sont pas organisées en association ou groupement syndical, mais bénéficient toutes de même traitement.
Autrefois, acquises au prix de 5000 F CFA, elles ont monté les enchères de nos jours, et de façon générale. Car, la prise de conscience chez elles aura été que leur tâche quotidienne est très difficile. Ce qui n’a pas été du gout des femmes citadines. Qui se plaignent de l’augmentation de salaire des servantes. Un phénomène qui trouble leur sommeil maintenant. Plutôt, leur oblige à mettre les mains à la patte.
Selon une jeune fille de Ségou, âgée de 19 ans du Quartier Mali en CV, « depuis 15 ans j’ai commencé à venir à Bamako pour travailler comme servante. En ce moment les servantes étaient payées à 4000mille francs les plus petites et 5000 ou 6000mille les plus âgées et quand on décide de partir pendant l’hivernage on se retrouve avec presque rien au finish » confie-t-elle, avant de signaler qu’il s’agissait d’une exploitation avec 5000 F CFA comme salaire mensuel. Surtout que certaines patronnes les gardent et ne donnent pas tout leur argent quand elles décident de retourner au village. « Maintenant, on a jugé nécessaire d’augmenter un peu le prix de nos salaires sauf pour celles qui ont un enfant, même avec ça c’est 8000mille par mois ».
En clair, ces employées de maison rejettent toute option d’exploitation, pour travailler comme des esclaves et à la fin pour un salaire minable. Surtout qu’elles sont les plus présentes pour les tâches quotidiennes à la maison, souvent plus que les maitresses elles-mêmes.
« Aujourd’hui, il est très difficile d’en avoir une bonne. Maintenant, il relève du luxe de s’en procurer. Elles ont totalement augmenté leurs salaires. Si avant, elles venaient travailler pour 7500francs, maintenant si tu ne débourse pas 10mille francs par mois il serait difficile pour qu’elles viennent travailler chez toi. Moi j’ai deux enfants qui partent à l’école et moi je pars travailler, je suis médecin donc, je suis obligée de prendre une bonne à la maison pour la surveillance de mes enfants et faire le repas .L’augmentation de leurs salaires est très bien car elles font tout pour nous, mais 10mille Francs aussi est très cher pour nous » estime Mme Traoré Sétou Soumano, une habitante de Torokorobougou.
Dans la capitale bamakoise les servantes deviennent plus importantes de nos jours, qu’indispensables, car dans une famille sans servante, des scènes de disputes sont récurrentes. Cette augmentation de salaire rend vulnérable les femmes des grandes villes.
« Il était temps qu’elles augmentent leurs salaires. Les bonnes ont tout à fait raison d’augmenter leurs salaires. Elles travaillent jours et nuit sans repos. En plus, dans certaines familles elles ne font l’objet d’aucune importance. Si elles tombent malades ou si elles veulent aller voir leurs parents c’est tout à fait un problème. Les choses ont changé, donc elles aussi ont le droit d’augmenter les prix de leurs prestations. Même 10mille est peu pour payer sa servante », affirme Moussa Sidibé.
A son tour, Aminata Kané, une mère de famille, souligne que les bonnes qui viennent travailler s’exposent aussi à des dangers et d’énormes pressions. « Car, tu ne peux pas prendre une bonne à 10mille francs puis travailler encore. Toutes les tâches leurs sont léguées. Les grandes filles peuvent le supporter mais les petites auront du mal à le faire. Pour moi, travailler à7500francs/mois pour leur bien est mieux que de travailler à 10mille pour aller se soigner après » enseigne-t-elle.
Aoua Traoré
Source: Tjikan