La Direction générale des impôts du pays a été victime d’une fuite de documents concernant plus de 312 000 contribuables, initiée par des pirates russes proches du Kremlin. Les deux Etats sont pourtant, depuis quelques mois, en plein rapprochement diplomatique.
La demande de rançon est passée presque inaperçue. Sur le site des hackers du groupe Lockbit 2.0, l’une des franchises de cyber-extorsion les plus actives au monde, l’annonce à bandeau rouge est coincée entre celle du piratage d’une entreprise de biotechnologie britannique spécialisée dans les semences de porc et celle d’une compagnie pétrolière nationale indonésienne. Le compte à rebours défile avec le même message menaçant : «Cinq jours et douze heures avant la publication des documents.» Cette fois-ci, ce n’est pas une petite entreprise qu’extorquent ces pirates réputés proches de Moscou, mais la Direction générale des impôts d’un gouvernement allié, celui du Mali.
Le décompte n’est pas achevé, ce 17 juin, que les cybercriminels mettent leur menace à exécution en publiant les milliers de documents subtilisés au fisc malien. Il restait pourtant au gouvernement cinq jours pour payer la rançon dont le montant est resté secret. Elle s’élève parfois à plusieurs dizaines de milliers d’euros. Peut-être qu’aucun accord entre les pirates et la victime n’a été trouvé, ou que la communication n’a jamais pu être établie. Ce sont en tout cas plus de 276 dossiers, contenant parfois des dizaines de documents, certains sensibles, qui se retrouvent sur le dark web.
Revenus fonciers de 8 227 contribuables
Libération a pu consulter la teneur du butin. Il révèle la liste des postes de la Direction générale des impôts du Mali, son organigramme, la formulation d’objectifs opérationnels, des notes internes, des comptes re…
Source : Liberation.Fr