En dépit de la campagne de dénigrement, dont il a fait l’objet dans la presse, le président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur reste, pour ses compatriotes, un modèle de réussite et de patriotisme.
Faute d’arguments convaincants pour le déchoir de son titre de président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur, seule structure reconnue par l’Etat, ses adversaires – regroupés au sein du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne – l’accusent, entre autres, d’avoir promis le soutien des Maliens de l’extérieur au candidat IBK, de bénéficier de la nationalité gabonaise.
Deux arguments battus en brèche par les Maliens.
Accusations farfelues
« La plupart de nos dirigeants politiques, chefs d’entreprise et hauts cadres de l’administration ont une double, voire une triple nationalité ; mais cela ne les a jamais empêchés de se sentir malien, de diriger le Mali et d’y investir », explique un ex-ambassadeur du Mali à la retraite.
Et d’ajouter, un sourire narquois au coin de la bouche : « Ceux qui se servent de tels arguments, contre Habib Sylla n’ont, visiblement, rien à dire. Mieux, aucun d’eux n’a investi le millième de ce que Habib a investi au Mali ».
Sur ces deux accusations, dont la presse s’est fait l’écho, le président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur s’en est expliqué.
« A l’époque, au Gabon, on ne pouvait pas posséder des biens sans avoir la nationalité gabonaise. Pour sauver mes biens et être utile à mon pays, j’ai décidé de prendre la nationalité gabonaise ».
S’agissant de sa renonciation à la nationalité malienne, il est formel : « Mon Mali natal est dans mon cœur. Je ne pourrais jamais l’échanger contre quoi que ce soit. Je suis malien et gabonais, car les deux pays m’autorisent ce privilège ».
Et de poursuivre : « Tout ce que je fais, je le fais pour mon pays. J’essaie de contribuer, à ma manière, au développement de mon pays ».
Concernant son prétendu appel « à voter pour le candidat IBK », Habib Sylla rejette en bloc.
« Je ne suis membre d’aucun parti politique. Et le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur est une structure apolitique. Cependant, nous travaillerons, main dans la main, avec tous les présidents que les Maliens auront élu à la tête du pays ».
Habib Sylla, un exemple pour ses compatriotes
Natif de Sinthioukawel, une bourgade de Nioro du Sahel où, il naît un 15 août 1952, Habib Sylla réside à Libreville, capitale du Gabon où, il a fait fortune.
Homme d’affaires prospère, il est réputé dans son pays d’accueil pour sa générosité ; mais aussi, sa proximité avec ses compatriotes, qui lui vouent un respect et une admiration sans borne.
C’est ainsi qu’en 1993, il est élu, à l’unanimité, à la tête du Conseil de base des Maliens résidant au Gabon. Puis, en 1998, il rempile pour un second mandat.
Avec la confiance, sans cesse renouvelée de ses compatriotes, il est reconduit en 2003.
Aussi, il réussit à renforcer la cohésion entre les Maliens vivant au Gabon. Pour faciliter leurs démarches administratives, il institue avec l’ambassade du Mali, à Libreville, une rencontre trimestrielle à laquelle tous les Maliens participent.
Tous ces efforts, au profit de ses compatriotes de l’extérieur, ont été couronnés de succès.
Le plébiscite à la tête du HCME
En effet, en 2009, Habib Sylla a été élu président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME).
En 2015, même scénario. A l’issue de la conférence du HCME, tenue du 21 au 23 août, au Centre International de Conférence de Bamako, il a été reconduit avec 42 voix contre 7 pour Dadji Touré, son challenger, résidant en Allemagne.
Surnommé « N’Goy» (le tigre), par les Gabonais, à cause de sa combativité, Habib Sylla déclarait: « Je dédie cette victoire à tous les délégués, aux présidents des conseils de base. On a besoin de tous les Maliens de l’extérieur pour que notre organisation puisse montrer sa maturité et prendre un autre envol. Nous voulons être une organisation qui répond aux aspirations du peuple et des autorités ».
Faute de le battre dans les urnes, ses adversaires se regroupent au sein d’autre organisation : le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM).
Présidée par Mohamed Chérif Haïdara, la CSDM n’est pas reconnue par l’Etat. Bien plus, elle ne regroupe qu’une « minorité » des Maliens de l’extérieur.
A travers une campagne médiatique bien huilée, elle ne cesse de discréditer Habib Sylla, en l’accusant de tous les maux d’Israël.
Un bilan, globalement, positif
Mais son bilan, à la tête du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur se passe de commentaire. Lors de la 15e session ordinaire du conseil d’administration du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur tenue, fin mars dernier, à l’Hôtel Radisson Blue, Habib Sylla a déroulé, devant l’assistance médusée, son bilan pour l’exercice 2018. C’était sous la présidence de Mr Yaya Sangaré, ministre des Maliens de l’extérieur d’alors.
Il s’agit, notamment, de la construction et l’ouverture du nouveau siège des Maliens de l’extérieur et le centre d’accueil pour les migrants ; l’organisation de plusieurs rencontres avec différentes personnalités politiques pour leur expliquer la position du HCME sur les réformes institutionnelles en cours ; la nécessité de la représentation des Maliens de l’extérieur à l’Assemblée nationale ; l’apport inestimable du HCME aux missions diplomatiques et consulaires du Mali dans le cadre du retour des migrants maliens de Libye, de l’Angola, de l’Algérie et d’Arabie Saoudite…
Perspectives prometteuses
Pour l’année 2019, les perspectives s’annoncent prometteuses. Habib Sylla envisage un projet d’une importance capitale pour les Maliens de l’extérieur.
« Ce projet, initié par le secrétariat permanent du HCME entre dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale de migration, afin de créer de la richesse et des emplois dans les principales zones de départ de migrants », explique -t-il pour ne pas dire plus.
Aussi, il a déploré les difficultés liées au renouvellement des conseils de base des Maliens au Congo-Brazzaville et en République Démocratique du Congo (RDC).
« Le conseil avait voté une résolution accordant les pouvoirs nécessaires au président pour la mise en harmonie des textes du HCME avec les dispositions de la loi sur les associations. Le secrétariat permanent a préparé un projet à cet effet, qui sera soumis pour analyse et adoption », précise – t-il.
Aussi, le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur tiendra, en 2020, sa 7e conférence ordinaire sous le thème « Le HCME, face aux nouveaux défis de la migration et des réformes institutionnelles ».
Occasion pour Habib Sylla, président du HCME, de dresser le bilan des cinq années (2015-2020) passées à la tête de la faîtière des Maliens de l’extérieur.
Oumar Babi
Canard Déchaîne