La rencontre du Haut conseil des Maliens de l’extérieur (Hcme) avec le Conseil national du salut du peuple (cnspe), les problèmes des Maliens vivant à l’étranger et le fonds Covid-19. Voilà, entre autres, les sujets que nous avons abordés avec Habib Sylla, président du Hcme.
A la question de savoir ce que le Hcme était parti faire à Kati, QG du Cnsp, le président Habib Sylla de répondre en ces termes : “C’est vrai, comme beaucoup d’organisations, nous avons été invités à Kati. Une occasion que nous avons mise à profit pour faire des propositions écrites au Cnsp. Notre souhait le plus ardent est que cette transition soit mise à profit pour éclaircir certaines choses et que les gens soient remis dans leurs droits, plus précisément les Maliens de l’extérieur qui, faut-il le rappeler, ont même de la peine à avoir des pièces d’identité, notamment la carte Nina. C’est vraiment honteux et cela fait 5 ans que nous avons remis des mémorandums à tous les Premiers ministres qui se sont succédé par rapport à cette affaire de Nina, mais c’est resté sans suite. Et nous souhaitons que les nouvelles autorités de transition qui seront mises en place puissent prendre à bras le corps nos préoccupations parce que les Maliens de l’extérieur souffrent.
Parce que notre souci, c’est de faire en sorte qu’ils puissent vivre, travailler tranquillement et qu’ils respectent les lois des pays d’accueil” a-t-il introduit.
Le président du Haut conseil islamique a profité de cette occasion pour regretter l’atmosphère souvent délétère entre certains diplomates, à savoir ambassadeurs et consuls, et les représentations du Haut conseil des Maliens de l’extérieur : “Je pense qu’au lieu de s’entredéchirer, nous devons être complémentaires, car il y a des ces actions sociales que nous faisons à longueur de journées qui contribuent au rayonnement de l’image du pays que les ambassadeurs ou consuls ne peuvent pas faire pour la simple raison que certains de nos compatriotes sont établis dans ces pays depuis plus de 50 ans”, a-t-il soutenu.
Ce n’est pas tout. Il a aussi évoqué le choix porté sur certains diplomates qui sont pour la plupart des retraités : “Nous pensons qu’il est mieux que les diplomates ne soient pas des gens qui n’ont rien à perdre, mais plutôt des personnes qui veulent laisser des traces et mériter plus”, a souligné Habib Sylla qui a rappelé que son poste de président du Hcme est un sacrifice, un sacerdoce.
“Sinon, c’est moi qui prends en charge la plupart des dépenses de fonctionnement car l’Etat donnait auparavant 40 millions Fcfa par an au Haut conseil, avant que ce budget ne soit ramené à 30 millions Fcfa. Or, ce montant ne peut pas prendre en charge l’entretien global du bâtiment. Il y a les factures d’électricité, des secrétaires et le salaire de certains personnels. Une mission seulement du Hcme au Japon, le billet d’avion et les frais d’hôtel peuvent avoisiner 4 millions Fcfa et nous nous avons plusieurs missions pareilles par an dans des pays” a-t-il révélé.
S’agissant de la gestion des fonds Covid-19 de 6 milliards Fcfa du Hcme, le président Habib Sylla a affirmé que leur structure n’a pas été informée comme il se doit par le gouvernement. “Tandis que c’est grâce aux conseils de base des Maliens de l’extérieur que le gouvernement a pu établir un bilan de 48 personnes décédées de la Covid-19 dont 47 en France et une personne aux Etats unis. Nous ne pouvons pas dire que ces fonds ont été détournés, mais nous ne pouvons pas dire comment ils ont été gérés”, a regretté l’intéressé.
Pour le président Habib Sylla, il fait ce travail avec don de soi : “A mon départ du Mali, j’ai été bien accueilli par les maliens de l’extérieur, qui m’ont ouvert beaucoup de portes. Donc pour moi m’investir à la tâche comme président du Hcme, c’est une manière d’être reconnaissant à l’égard de mes compatriotes de l’extérieur. Sinon je n’ai personnellement jamais eu un centime, une parcelle au contraire c’est moi qui investit à longueur de journée” a poursuivi le président qui a invité notre compatriotes à l’entente, l’unité pour la réussite de la transition, pour cela, il faut mettre les intérêts personnels et particuliers à côté et mettre le pays au-dessus de tout, a-t-il conclu.
Kassoum THERA