Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne

Guinée : Mamadi Doumbouya face à une contestation grandissante

La Guinée fait face à une contestation grandissante contre le régime de transition dirigé par Mamadi Doumbouya, alors que le chef de l’État cherche à renforcer sa légitimité sur la scène internationale.

Depuis le 5 janvier 2025, la Guinée est plongée dans une spirale de contestations massives à l’appel des Forces vives de Guinée (FVG), une coalition d’opposition regroupant partis politiques et organisations de la société civile. À l’origine de cette mobilisation : la prolongation indéfinie de la transition militaire, dirigée par le général Mamadi Doumbouya, chef de l’État au pouvoir depuis le coup d’État de septembre 2021. Cette crise politique met en exergue les tensions entre une quête de légitimité internationale et une contestation interne de plus en plus radicale.

Une transition sans fin et des frustrations accumulées

Les FVG reprochent au général Doumbouya de ne pas respecter les engagements pris auprès de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour une transition démocratique. La promesse initiale de restituer le pouvoir aux civils d’ici le 31 décembre 2024 s’est heurtée à l’absence de calendrier électoral clair. Cette situation exacerbe les frustrations d’une population en quête de stabilité politique et économique, mais qui se retrouve confrontée à un régime perçu comme autoritaire.

Les manifestations, marquées par des slogans dénonçant la « confiscation du pouvoir », ont été violemment réprimées. Les rapports de la société civile font état de dizaines de morts et de disparitions forcées. Cette répression reflète les méthodes coercitives employées par le régime de transition pour contenir une opposition de plus en plus déterminée. En parallèle, les restrictions imposées aux partis politiques et aux médias indépendants illustrent une érosion des libertés fondamentales, accentuant la fracture entre les autorités militaires et la société civile.

Un déplacement à Accra : quête de légitimité ou fuite en avant ?

Le 7 janvier 2025, alors que les rues de Conakry étaient encore animées par la contestation, le général Doumbouya s’est envolé pour Accra. Son déplacement pour assister à l’investiture du président ghanéen John Dramani Mahama, élu le 9 décembre décembre 2024 avec 56 % des voix, a suscité des critiques acerbes au sein de l’opposition, qui y voit une tentative de détourner l’attention de la crise interne.

Sur la scène internationale, ce geste peut être interprété comme une stratégie visant à renforcer sa stature diplomatique. Toutefois, la réalité sur le terrain reste une épine dans le pied du président de la transition, dont la légitimité est minée par l’absence de progrès tangibles vers une transition démocratique.

Un avenir incertain entre résistance et réformes nécessaires

La situation actuelle met en lumière les défis multidimensionnels auxquels la Guinée est confrontée. Sur le plan politique, la méfiance envers le régime en place s’accroît, alimentée par un sentiment d’impunité et d’autoritarisme. Sur le plan économique, le pays reste tributaire d’une croissance fragilisée par l’instabilité, tandis que les populations subissent une précarité accrue.

Pour surmonter cette crise, le général Doumbouya devra sortir de l’ambiguïté et proposer un calendrier clair pour des élections libres et transparentes. Cela nécessitera un dialogue inclusif avec les acteurs politiques et sociaux, en mettant un terme à la répression. Sur le plan régional, la Guinée devra également gérer ses relations avec la CEDEAO, qui suit de près les événements.

Entre opportunité et responsabilité

La crise guinéenne prouve que le pouvoir ne peut se maintenir indéfiniment sans ancrage populaire. En se tournant vers l’international pour se légitimer, Mamadi Doumbouya court le risque de perdre le soutien de sa population. Pourtant, cette contestation pourrait être une opportunité pour refonder la Guinée sur des bases démocratiques solides, à condition que les autorités de la transition écoutent la voix de leurs citoyens.

L’avenir de la Guinée dépendra de la capacité de ses dirigeants à répondre aux aspirations d’un peuple fatigué des promesses non tenues, mais déterminé à façonner son destin. Dans ce contexte, la transition pourrait devenir un véritable laboratoire pour réinventer un modèle de gouvernance, à condition que le général Doumbouya choisisse la voie de l’inclusion et de la responsabilité.

Chiencoro Diarra 

Source : Sahel Tribune
Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance Les plus bas prix du Mali Acheter à bas prix au Mali Achat terrain à Bamako Terrain à vendre Bamako Immobilier titre foncier TF à Bamako ORTM en direct, RTB en direct RTN tele sahel niger ne direct