En Guinée, le ton monte entre le pouvoir et l’opposition. Les trois anciens Premiers ministres ont publié, mardi 24 mars, une déclaration commune dans laquelle ils accusent Alpha Condé de mépris total de la loi. Ils appellent donc à reprendre les manifestations. Entretien avec l’opposant Cellou Dalein Diallo.
L’opposition ne décolère pas en Guinée. Les chefs des trois principaux partis d’opposition guinéens ont menacé dans une déclaration commune signée à Paris de porter dans la rue leur combat contre le pouvoir du président Alpha Condé qui a, selon eux, perdu « toute légitimité ».
« Ces accusations peuvent être graves mais elles sont fondées. Nous avons des éléments pertinents qui montrent que Monsieur Alpha Condé, depuis qu’il est au pouvoir, n’a fait aucun effort pour respecter la Constitution et les lois de la République », assure Cellou Dalein Diallo.
Dans ce texte, les trois anciens Premiers ministres Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et Lansana Kouyaté assurent que le maintien au pouvoir d’Alpha Condé « constituerait une grave menace pour la paix et l’unité de la Guinée et la stabilité de la sous-région ».
La contestation de l’opposition trouve son origine dans l’inversion du calendrier électoral, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) ayant décidé le 10 mars d’organiser d’abord la présidentielle, le 11 octobre 2015, puis le scrutin local, reporté une fois de plus, en mars 2016.
« On veut des élections équitables et transparentes, exige Cellou Dalein Diallo, mais lorsque vous avez tous les élus locaux qui sont issus d’un seul parti, ou membres du parti au pouvoir (…), ces gens vont favoriser, on l’a vu lors des législatives, le parti au pouvoir ».
Par TV5MONDE
Source: TV5MONDE