Les élections communales combinées avec la grève des professeurs continuent à diviser les Guinéens. Le pays a connu une situation particulière le lundi 19 février où deux manifestations se sont mêlées.
Depuis plusieurs semaines déjà, le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de la Guinée (Slecg) a déposé son préavis de grève sur la table du gouvernement. Celui-ci au lieu de donner une suite favorable à cette requête s’est permis de procéder à des menaces. Les grévistes perdront leur salaire du mois de février sans aucune possibilité de remboursement. C’est ce qui ressort de ces propos du gouvernement: «Compte tenu du caractère illégal de la grève, les contrevenants sont également passibles des sanctions disciplinaires prévues dans les statuts de la Fonction publique et le Code du travail. Espérant ne pas être contraint d’en arriver à ces extrémités, le Gouvernement invite tous les enseignants qui ne l’ont pas encore fait à reprendre les cours. Un dispositif de sécurisation des écoles est prévu et toute personne interpellée dans une tentative de perturbation des établissements scolaires subira la rigueur de la Loi. » En procédant ainsi, les dirigeants de la Guinée Conakry pensaient empêcher cet arrêt de travail dans les écoles du pays. Mais malheureusement, les professeurs ne se sont pas laissé emporter par ces menaces. À cet effet, ils ont décidé le lundi d’observer leur mot d’ordre de grève.
La Guinée se trouvait assez mouvementée le 19 février puisque les élèves et étudiants sont descendus dans les rues afin de montrer leur mécontentement par rapport à la grève de leurs professeurs. Cette manifestation a coïncidé avec celle plus politique concernant la dénonciation des résultats des élections communales du 4 février rendus publics cette semaine. Ces émeutes se sont soldées par la mort d’un gendarme. En effet, cette manifestation a fini par opposer les manifestants et les forces de l’ordre. Le mardi 20 février Mamadou Alpha Barry, porte-parole de la gendarmerie guinéenne a fait savoir que le défunt est un adjudant-chef dénommé Mohamed Chérif Soumah. Selon ses explications, sa mort serait causée par des jets de pierre sur son crâne. « Au retour vers Bambéto, les agents ont rencontré des élèves et des loubards qui les ont lapidés. C’est en ce moment que l’adjudant-chef Mohamed Soumah a reçu un caillou sur la tête. Et ensuite il a été transporté à l’infirmerie de la gendarmerie de Matam puis en urgence vers l’office du bataillon du quartier général, au camp Samory où il a succombé à ses blessures » a affirmé M. Mamadou Alpha Barry. Des enquêtes sont en cours afin de situer les responsabilités.
Il convient de préciser que les communales guinéennes ont été assez décriées par la classe politique guinéenne et surtout l’opposition qui dénonce des fraudes massives de la part du pouvoir en place. Les résultats définitifs ont confirmé cet état de fait. En conséquence, des émeutes ont éclaté dans le pays surtout que cette manifestation a coïncidé avec la grève des professeurs pour laquelle les élèves avaient marché pour réclamer la reprise rapide des cours. Toutes ces deux situations relèvent d’une mauvaise gouvernance de la part des dirigeants démocratiques.
Fousseni Togola
Source: Le Pays-Mali