Dix-sept policiers ont été blessés dont un grièvement, après de violentes manifestations spontanées mardi et mercredi à Conakry.
Des affrontements entre les forces de l’ordre et des groupes de jeunes ont éclaté dans des quartiers de la banlieue de la capitale pour protester contre l’arrestation brutale de membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC).
La coalition avait organisé de 2019 à 2021 la mobilisation contre l’ancien président Alpha Condé. Ce dernier a été renversé en septembre 2021 par une junte dirigée par le colonel Mamady Doumbouya.
Les manifestants ont brûlé des pneus, érigé des barricades, renversé des poubelles et caillassé les forces de l’ordre, qui ont tenté de les disperser avec des grenades lacrymogènes.
Ces manifestations spontanées sont parmi les premières depuis la prise du pouvoir par le colonel Doumbouya.
Le coordonnateur national du FNDC, Oumar Sylla, Mamadou Billo Bah et le rappeur Alpha Midiaou Bah – alias Djanii Alfa – ont été violemment interpellés mardi par la police au siège de leur coalition, où ils tenaient une conférence de presse.
Ils étaient toujours en garde à vue jeudi, dans l’attente d’être présenté à un juge.
Une grande partie de la classe politique a condamné l’arrestation des trois hommes et s’est indignée des méthodes employées.
Au micro de la radio Fim FM, le procureur de la cour d’appel de Conakry a déclaré qu’Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah étaient poursuivis pour avoir « produit et diffusé par le biais d’un système informatique des propos injurieux contre le Conseil national de transition (CNT) ». Le CNT est un organe législatif de transition mis en place par la junte en 2021.
Le rappeur Djanii Alfa avait, lui, récemment critiqué des propos du président du CNT, avant d’être menacé d’arrestation par le procureur, selon son avocat.
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