Et si, dés le début, en Syrie, dans ce qui devenait à l’évidence une guerre civile, les « Occidentaux » en compagnie de tous les médias, gauche comprise, avait poussé à l’arrêt des combats et à la négociation, sans le prélable du départ du dictateur local?

Quand comprendrons nous qu’il n’y a pas de « bon camp » dans une guerre civile? Que la recherche et le soutien de celui qui respecte le mieux « les droits de l’homme « , la « démocratie », la lutte anti-impérialiste », le « socialisme », (rayez la mention inutile) est une recherche dangereuse et vaine surtout au Proche Orient traversé de multiples lignes de fracture pour beaucoup initiées par les Occidentaux eux-mêmes?

Souvenez-vous pour les moins jeunes de l’inanité de la guerre civile du Liban entre 1975 et 1990, des centaines de milliers de morts dans un pays 5 fois plus petit que la Syrie. Nous, jeunes militants anti-impérialistes, nous avons d’abord soutenu le PSP de Walid Joumblatt, grand féodal devant l’éternel, puis d’autres partis opposés, pour enfin comprendre plusieurs années après, suite au ennième changement d’alliance (comme en Syrie aujourd’hui), qu’il n’y avait qu’un seul camp, celui de la mort et qu’il ne fallait soutenir qu’une négociation de paix. Ce qui fut enfin fait et a abouti au partage du pouvoir entre communautés claniques et religieuses: les accords de Taez.

Partage entre sunnites, chiites et chrétiens! Partage que l’Occident cherche à torpiller en s’en prenant à une des 3 composantes, la composante chiite avec le Hezbollah. Mais partage qui tant bien que mal a tenu et assuré la seule cohabitation religieuse à peu près pacifiée de cette région.

Non, en Syrie, aucun camp ne mérite de soutien, seules la paix et la coexistence des communautés à la Libanaise doit être recherchée, même si l’horrible Bachar garde « facialement » et sans doute momentanément le pouvoir.

Comme en Ukraine, comme au Sud Soudan, comme au Nigéria, comme au Mali, ce dont les peuples ont besoin, c’est de négociations sans conditions préalables entre toutes les parties en présence pour avant tout arrêter la guerre! Les coalitions étrangères pour soutenir tel ou tel camp sont toujours la pire des solutions à la lumière du temps long des années post conflit. J’entends déjà les cris d’orfraie de ceux qui ne connaissent de ces conflits que la vision des médias occidentaux qui adorent choisir un camp et nous expliquer que c’est le bon, avant de changer d’avis quelques années plus tard.

Entre parenthèse, c’était la position de la Russie et de l’horrible Poutine dés le début de la guerre civile Syrienne. Si on l’avait suivie, aurions-nous eu l’EI? Je ne le pense pas!

Je suis décidément un vrai troll de Moscou…

Source: mediapart.fr