Sous le coup de la colère, sans réflexion et dans la plus grande précipitation, le chef de file de l’opposition malienne, Soumaïla Cissé, a répondu sur sa page Facebook et tweeter, aux propos du président de la République, tenus dans une interview accordée à ‘’ Jeune Afrique’’ la semaine dernière. Cette brusque sortie du chef de file de l’opposition visait seulement à donner une réplique au président IBK, lorsque celui-ci a affirmé qu’ : ‘’ il n’y a pas eu de crise poste électorale de 2018, mais la bouderie d’un seul homme, inconsolable de ne pas être entré au palais de Koulouba’’, Soumi riposte en traitant le président de la République d’ ‘’UBU’’ et de ‘’ Petit Monsieur’’. Bref, l’honorable Cissé a emprunté un chemin qui ne lui sied pas. Celui de la grossièreté futile!
L’on croyait certainement à la fin de l’incohérence politique du chef de file de l’opposition malienne. Cela, au regard de son âge, des déboires qu’il a subi et les ouvertures faites par le régime en vue d’une décrispation de la crise politique. Mais hélas, tout laisse croire que Soumaïla Cissé peine à digérer la dose de poussière mordu par lui à la suite des récents scrutins présidentiels. A la quête de la magistrature suprême depuis plus d’une décennie, l’élu de Nianfunké avec une carrière politique désormais au crépuscule a maintenant perdu tout ce qui était son point fort : stratégie politique, cohérence dans la conduite politique et l’humilité dans toutes les situations et épreuves.
Autant il est en train de perdre sa sagesse légendaire de cette même manière il ne dispose plus de self-control, pour finalement tomber dans des grossièretés qui étaient l’apanage d’une catégorie d’hommes politiques de bas d’échelle. Sa réaction, suite à la publication de l’interview du président de la République dans les colonnes du journal ‘’Jeune Afrique’’ donne la preuve de cette réalité.
Ainsi, sans concertation aucune avec ses nouveaux sou fifres (ces chefs de partis qui l’entourent au sein du FSD), ni la direction de son parti (dont la plupart rame désormais au sens du régime), Soumaïla à la va vite, comme le font certains chroniqueurs de la place a tenté d’apporter la réplique. Cela, sans certainement d’abord lu le numéro du ‘’JA’’ en question.
On peut admettre, qu’avec ses échecs successifs, ‘’Soumi Champion’’ puisse perdre tout espoir d’arpenter le mont Koulouba, mais il est inadmissible pour de nombreux observateurs de voir cet ancien haut cadre de la République, glisser sur le terrain de la grossièreté et d’inutiles jeux de ping-pong contre la première institution de la République.
Sans coup férir, on peut admettre que par cette sortie ratée, Soumaïla Cissé envoie un signal fort une fois de plus au peuple malien sur sa nouvelle ‘’personnalité’’.
Or, force est de le reconnaître, Soumaïla Cissé, pour réussir une bonne fin de carrière politique, doit faire preuve de grande humilité, en raison de son statut d’ancien haut cadre sur le plan national et sous-régional.
En effet, c’est cet esprit d’humilité, qui a animé son ainé, le président IBK, à créer un cadre d’échange entre eux pour la décrispation du climat politique. C’est pourquoi, il a accepté d’inviter à Koulouba le chef de file de l’opposition pour une entrevue à hui clos, tenue à plusieurs reprises. Toute chose qui a permis à faire émerger des idées et voies de sortie de crise découlant sur un accord politique de gouvernance et le lancement d’un dialogue politique inclusif.
D’ailleurs à la surprise générale, contre la volonté de nombreux dirigeants de sa plateforme politique (FSD), Soumaïla Cissé a foulé au pied cette belle perspective en décidant de ne pas signer à la dernière minute ce document. Ce qui n’a pas été le cas pour d’autres responsables de premier plan du FSD, dont Tiebilé Dramé et Hamadoun Dicko. Lesquels ont compris que l’heure n’est plus à des dissensions inutiles et rhétoriques politiques futiles, c’est pourquoi avec respect et honneur, ils ont apposé leur signature sur ce précieux document. C’est ce même état d’esprit qui anime tous les bons Maliens. En illustre la paix des braves entre le Chérif de Nioro et le président IBK. Cette paix, certes a coupé le sommeil à certains dirigeants de l’opposition, mais ne doit pas conduire un respectueux dirigeant de la trempe de Soumaïla Cissé de tomber dans des grossièretés sans fondement.
En traitant le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, non moins père de la nation de ‘’ Petit Monsieur’’, le chef de file de l’opposition manifeste son manque de respect à tout le peuple malien.
Au stade qu’il est et avec toutes les expériences qui y vont avec, M. Cissé aurait dû éviter une telle bassesse politique en d’autre terme, cette ‘’ indiscipline politique’’. En tout cas, il a raté l’ultime occasion de montrer sa carrure d’homme d’Etat. Même si c’est lui qui n’a pas manqué d’affirmer dans les mêmes colonnes du ‘’Jeune Afrique’’ que sans lui « c’est le chaos » pour le Mali.
Par Moïse Keïta
Source: Le Sursaut