Le Syndicat national des assurances, banques, établissements financiers et commerces du Mali (SYNABEF) a tenu un point de presse ce lundi 14 avril 2025 à son siège national. À l’issue de cette rencontre médiatique, la direction syndicale a levé toute équivoque : la grève annoncée pour le jeudi 17 avril est maintenue, malgré l’ouverture du dialogue avec les autorités. Cette grève, prévue pour une durée initiale de 72 heures, est reconductible jusqu’à 120 heures, selon les besoins de la mobilisation.
Une posture de fermeté et d’ouverture
Bamada.net-En conférence de presse, le Secrétaire général du SYNABEF, M. Hamadoun Bah, a dressé un tableau clair de l’état des négociations. « Sur les quinze points de revendication soumis au gouvernement, seul celui relatif à la société Petro Bama a connu une issue satisfaisante. Tous les autres demeurent dans une zone d’ombre », a-t-il déclaré. Malgré cette impasse partielle, le SYNABEF affirme garder la main tendue au dialogue, tout en assumant pleinement le recours au droit de grève comme outil légitime de revendication syndicale.
Le syndicat estime que ses préoccupations, qui touchent à la dignité et aux droits fondamentaux des travailleurs, ne peuvent être ajournées ni banalisées. À ce titre, la direction appelle l’ensemble de ses militants à rester mobilisés, disciplinés et déterminés.
UBIPHARM et ECOBANK : des cas emblématiques
Parmi les cas emblématiques qui cristallisent les tensions figure celui des 158 travailleurs licenciés de l’entreprise UBIPHARM. Pour le SYNABEF, leur réintégration constitue un impératif non négociable. « Ce dossier à lui seul justifie la grève », a martelé Hamadoun Bah, précisant que la judiciarisation du contentieux ne saurait justifier l’inaction. « Le dialogue social doit primer sur les procédures longues et incertaines », a-t-il souligné.
À Lire Aussi : Brèves : SYNABEF : De 72 h reconductibles à 120 h
À Lire Aussi : Suite à la mise sous mandat de dépôt de leurs deux Camarades : Le SYNABEF décrète contre l’EDM et les structures étatiques
Autre dossier brûlant : celui des agents d’ECOBANK toujours en détention, dont le syndicat réclame la libération sans condition. Selon le SYNABEF, ces travailleurs n’ont fait que suivre les procédures réglementaires de leur secteur, et leur mise en cause remet en question la sécurité juridique de l’ensemble des employés du système bancaire. « Si appliquer la réglementation peut conduire en prison, alors il ne reste plus qu’à arrêter de travailler », a averti le secrétaire général.
Une défense ferme du syndicalisme
Le point de presse a également été l’occasion pour le SYNABEF de répondre fermement à certaines critiques venues de personnalités extérieures, accusant le mouvement de chercher à perturber l’ordre public. Sans le nommer, Hamadoun Bah a dénoncé ce qu’il qualifie de « tentative de diabolisation du mouvement syndical », appelant ses détracteurs à « respecter le droit constitutionnel à la grève ».
« Nous n’avons aucun agenda politique. Notre combat est syndical, social, légal », a-t-il insisté. « Ceux qui croient pouvoir discréditer le SYNABEF ne mesurent pas l’enracinement de notre organisation dans les couches actives de la société malienne. Même les commerçants détaillants et les travailleurs du secteur informel se reconnaissent en nous. »
Une grève sous haute tension, mais légaliste
En dépit des critiques et des tentatives de pression, le syndicat se dit déterminé à poursuivre dans la voie légale. « La grève est un droit. C’est un outil de pression, certes, mais surtout un levier pour amener les autorités à prendre leurs responsabilités », a rappelé M. Bah.
Il a aussi salué la réactivité du ministère du Travail, qui a convoqué une réunion dès le lendemain du dépôt du préavis de grève, le 3 avril dernier. Toutefois, malgré cette avancée, la majorité des points de revendication n’ont pas trouvé d’écho favorable. Ce constat renforce, selon le SYNABEF, la nécessité de la mobilisation.
Un appel au calme et à la solidarité
En conclusion, la direction syndicale a réitéré son appel à la responsabilité collective, tant auprès des travailleurs que de l’opinion publique. Elle a rappelé que les membres du SYNABEF ne luttent pas pour des intérêts personnels, mais pour la défense d’un socle de justice sociale et de respect des droits humains dans le monde du travail.
Le mot d’ordre de grève est donc bel et bien maintenu à compter du 17 avril 2025, sauf changement de dernière minute lié à une évolution décisive des négociations.
NB : Toute reproduction, intégrale ou partielle, sans une autorisation explicite de notre part est strictement interdite. Cette action constitue une violation de nos droits d’auteur, et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour faire respecter ces droits.
BEH COULIBALY
Source: Bamada.net