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Grève des distributeurs d’orange-money : Suivie en dents de scie

Des distributeurs d’Orange-money sont en grève depuis mardi dernier. Ce débrayage qui prend fin demain vendredi 6 août vise à paralyser les opérations d’envoi et de réception d’argent via ce service financier de l’opérateur français Orange Mali. Sur le terrain, le mot d’ordre est suivi en dents de scie. Des distributeurs accusent les partenaires d’Orange communément appelés masters d’avoir encouragé le boycott du mot d’ordre.

Amidou Doumbo fait des opérations Orange-money en plus de la gestion d’une boutique à Badalabougou, en Commune V du District de Bamako. Depuis le début de la grève, il a cessé les opérations de dépôt et de retrait d’argent via Organe-money. Estimant que la grève est bien suivie, il propose de sensibiliser la population et ceux qui refusent de respecter le mot d’ordre de grève afin que leurs revendications aboutissent.

Rappelons que le Collectif des distributeurs d’Orange-money a déclenché cette grève pour protester contre les réductions successives des commissions (argent) qu’ils reçoivent de l’opérateur téléphonique Orange Mali sur chaque transaction effectuée à la suite d’un retrait d’argent effectué via le service Orange-Money et exiger par la même occasion une augmentation.

Selon son président, Drissa Sidibé, sur un retrait de 5.000 Fcfa, dont les frais s’élèvent à 190 Fcfa, le distributeur Orange-Money ne gagne que 40 Fcfa. Précisant que ce sont les distributeurs qui mettent leur propre argent en circulation pour que ce transfert d’argent mobile soit possible, il rappelle qu’en 2019, ils percevaient 47 Fcfa sur des frais de retrait de 200 Fcfa.

Corroborant les propos de Drissa, le boutiquier Amidou Doumbo ajoute que la somme de ses opérations réalisées via Orange-money s’élève souvent à plus de 63 millions de Fcfa par mois. Sur cette somme, il ne gagne que 213.000 Fcfa, déplore-t-il. «C’est de l’esclavage moderne», commente ce jeune diplômé de la Faculté des lettres, des langues, et des sciences du langage (FLSL).

Il prévient que si cette manifestation n’aboutit pas à des solutions qui leur sont favorables, ils se verront obliger de cesser la vente des cartes de crédits de recharge et autres produits de l’opérateur français. Non loin de la direction générale de l’Institut national de prévoyance sociale (INPS), Fatoumata Tangara gère un kiosque Orange-money. Elle explique que son master lui a instruit de continuer ses activités Orange-money.

Au Quartier du fleuve, une jeune fille qui fait des opérations de transfert d’argent via Orange-money dit ne pas être au courant de la grève. Elle ignore également comment se passe le système de commission à l’origine de la discorde. Notre interlocutrice raconte qu’elle est payée par mois, précisant que son patron ne lui a rien dit à propos de cette protestation.

Assis sous un hangar près de la station d’essence Shell, au Quartier du fleuve, Hama Dicko accuse les masters et l’opérateur Orange de se faire de l’argent sur le dos des distributeurs Orange-money. «On ne gagne que 100 Fcfa sur un retrait de 100.000 Fcfa. Pour un dépôt de 1 million de Fcfa, on gagne 250 Fcfa», explique-t-il, soulignant qu’ils sont les perdants de cette affaire malgré le fait que ce sont eux qui mettent leur argent en jeu.


Mohamed D. DIAWARA

Source : L’ESSOR

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