Les cheminots maliens ont entamé une grève de la faim depuis plus de dix jours pour revendiquer leurs salaires de presqu’une année. Certains d’entre eux ont été hospitalisés, d’autres, très fatigués, n’en peuvent plus. Pourtant, tout le monde sait que la plupart ne sont plus très jeunes.
Les cheminots maliens ont plus de neuf mois de salaires impayés, donc environ une année sans salaire. Imaginons ensemble un peu, des centaines de pères de familles qui font presqu’une année sans salaire et sans autres sources de revenus… En effet, il nous a été confié que beaucoup d’entre eux vivent de la dette et de l’aumône des autres. Aux dires des grévistes que nous avons écoutés, ils vivent dans l’humiliation et n’ont plus de raison de vivre sans ces arriérés de salaire. Qui pourtant, n’est qu’un droit légitime.
Pour répondre à cette colère quasi-nationale, le gouvernement Soumeylou Boubèye ne s’engage qu’à payer seulement deux mois de salaire. Pour les cheminots cela est inacceptable et constitue même une insulte à leur égard. Ils préfèrent mourir de faim à la gare que de manger ou retourner en famille sans les 9 mois de salaires demandés. Selon eux, les 2 mois de salaires sont très minimes pour leur soulagement car ça ne permet même pas d’éponger les dettes de l’énergie où les loyers de la maison à plus forte raison les grandes dépenses familiales (nourritures, santé, scolarités des enfants etc…).
Il faut noter que Bamako n’est pas la seule ville où les cheminots sont confrontés à des difficultés. Ils sont dans cette situation de Bamako à Diboli en passant par Néguéla, Toukoto, Mahina et plusieurs autres dizaines de villes et campagnes traversés par les rails.
Daouda Z. Kané
Le Confident