Pour entrer en possession des frais scolaires et des demi-bourses de l’année scolaire 2022-2023, les promoteurs d’établissements secondaires privés ont entamé une première cessation de travail de 120 heures, le lundi 6 novembre 2023. Les doléances n’ayant pas eu de traitement heureux, ils ont enchaîné avec une nouvelle grève du même volume d’heures depuis hier lundi 13 novembre 2023.
Cette année scolaire 2023-2024 débute mal pour les élèves et enseignants des établissements secondaires privés au Mali. Des enseignants vacataires enregistrent un manque à gagner et moult élèves vadrouilleront, étant sevrés de cours durant cette grève du Groupement des promoteurs d’écoles privées. Et pour cause, les promoteurs de ces écoles réunis au sein du Groupement des Associations des Promoteurs d’Ecoles Privée Agréées du Mali (Gapepam) ont décidé de débrayer.
Cette décision intervient suite à l’échec des négociations entre les promoteurs et le gouvernement, le vendredi 10 novembre 2023. Sous les sceaux de leurs secrétaires généraux, les huit syndicats du Gapepam informent l’ensemble des promoteurs et promotrices du district de Bamako et de toutes les régions des résolutions prises.
Selon le communiqué dont nous nous sommes procuré une copie, il s’agit de la cessation de travail pour 120 heures à compter du lundi 13 novembre 2023 au vendredi 17 novembre 2023 au niveau des établissements privés d’enseignement secondaire général, technique et professionnel. S’y ajoute le paiement intégral et sans condition sur toute l’étendue du territoire national des frais scolaires et des demi-bourses de l’année 2022-2023.
Pour rappel, du 13 mars au 17 mars 2023, pour non-paiement des subventions de l’année scolaire 2021-2022, les promoteurs d’écoles secondaires privées ont débrayé. C’était reconductible au cas où le gouvernement ne se manifestait pas. Ils ont aussi pris cette décision suite à l’assemblée générale du 11 mars 2023.
Si la synergie des Syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 cesse ses mouvements par respect du Pacte social récemment signé, les promoteurs d’écoles privées en ont cure. Au cas où les doléances contenues dans le communiqué ne sont pas traitées à la satisfaction des promoteurs, les établissements secondaires privés resteront paralysés durant une semaine.
Les enseignants vacataires rasent le mur !
De même que l’année dernière, les enseignants des établissements secondaires privés raseront le mur. Cela, du fait que les promoteurs sont nombreux qui n’acceptent pas l’émargement des heures. L’Etat est en retard de paiement, les promoteurs déposent la craie pour leurs intérêts, les enseignants et les élèves sont les dindons de la farce qu’ils n’ont pas inventée.
L’année scolaire dernière, la grève du Gapepam fut pour les soldats de la craie du privé un véritable supplice de Tantale, tant la souffrance morale était dure. En tout cas, cette cessation de travail du Gapepam est, tout simplement, du pain béni pour les promoteurs.
A noter que, comme l’année dernière, le Syndicat des enseignants du privé manifestera son mécontentement. A l’image de la dernière fois, ils auront le nerf à fleur de peau mais malheureusement, cela ne fera pas tache d’huile s’ils ne sortent pas de leur torpeur. « On ne peut pas faire d’omelette sans casser des œufs », a dit la sagesse populaire.
Bazoumana KANE
Source : L’Alerte