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Grande marche des enseignants hier à Bamako ; « L’Etat cherche à sauver l’année scolaire, mais nous nous cherchons à sauver l’école malienne »

Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2019, à savoir, le Sypesco (le syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire et des collectivités), le Syldef (le syndicat libre et démocratique de l’enseignement fondamental), le Syneb (Syndicat national de l’éducation de base), le Synesec (le syndicat national des enseignants de secondaire de l’Etat et des collectivités), le Synefct (le syndicat national des enseignants fonctionnaires des collectivités), le Fenarec (la fédération nationale de l’éducation de la recherche et de la culture), la Coses (la Coordination des syndicats de l’enseignement secondaire), le Snec (le syndicat national de l’éducation et de la culture), ont battu le pavé encore le jeudi 11 Avril 2019, sur toute l’étendue du territoire national. À Bamako, la marche est partie du monument Obélisque ou « Bougiba », à celui de Kwamé Kruma en passant par l’immeuble ACI 2000, l’hôtel des finances, la Bnda.

Plus d’un millier  d’enseignants  ont répondu à l’appel  du comité directoire  du collectif des syndicats d’enseignants du 15 Octobre 2016.  Dans  leur déclaration  liminaire, les enseignants dénoncent  le  mépris  du  gouvernement  envers  les  enseignants  du Mali ; la légèreté  et  le  manque  de  sérieux   de  la  part  du  gouvernement  lors  des  négociations  autour  de  leurs différentes  points de revendication ;  la violation  flagrante   des textes  régissant  l’exercice  de  droit   de  grève  en  République  du  Mali.

Les  slogans  ne  manquaient  pas  pour  demander   l’amélioration  des conditions  de  travail  et  de  vie  des  enseignants,  l’incapacité  du  gouvernement  actuel  à  sauver  l’école  malienne, la  mauvaise  foi  de certains   ministres  du  gouvernement   pour  résoudre  la crise. Sur les pancartes, l’on pouvait  lire  entre  autres : « oui  aux  précomptes  non  aux  blocages  des  salaires », « Boubou  Cissé  voleur », « non au  mensonge  national des  ministres  devant   les  députés », « l’école  doit être  une  priorité   pour  tout  bon  citoyen », « les enseignants  ont droit  a une prime  de  logement », « le personnel  enseignant  veut  une  amélioration   de  ses  conditions  de  vie  et  de travail »,  «vive  les enseignants: nos  revendications  sont  nobles  et  légitimes : le peuple  est  derrière  nous »,  « non  à l’injustice  concernant  la  loi  de  grève», «les  enseignants  ont  droit  à  une  prime  de  documentation », « Boubèye  assassin».

Ce combat que nous menons,  a déclaré  le  porte  parole  des syndicats signataires, Adama  Fomba, est  pour  l’honneur  et  la  dignité   de  l’enseignant malien. « Ne perdons  pas  ça de vue.  Malgré  la stratégie  du gouvernement  qui est  en cours pour  nous diviser, on va  résister à  relever   le  défi  à  la  surprise  de  tous. Nous  voulons réécrire   l’histoire   de  l’éducation   du  Mali. Cela ne  peut se faire  sans  sacrifices. Soyons  prêt, le  mot d’ordre  est  claire  pour  les  négociations futures. Tant que  le  gouvernement n’inscrit  pas  ses  actions   dans  la  légalité, il n’y a  pas de  négociation. Le  respect  des  textes  pour  les  futures  négociations  dans  la  sincérité  et l’égalité », a  insisté  le porte parole Fomba.

Le secrétaire  général  du Syneb, Amadou Coulibaly, « Nous savons très bien que le  temps est  dur. Mais nous allons vous dire, tant qu’il n’y a pas  la prime  de logement,  on s’en fiche  de l’avenir de   nos enfants, tant qu’il n’y  pas  de prime  de  logement, on s’enfiche de  ce gouvernement. La grève va se faire  le  15 avril. Si  le salaire  n’est  pas  débloqué, pas  de négociation. On ne  se laissera pas  intimider ».

Ousmane Almoudou, secrétaire général  du Synefct, Ousmane Almoudou, de déclaré « je  suis  ému  de  voir  les  enseignants  du Mali  engagés  et déterminés à travers  le Mali ce jeudi. Nous n’accepterons  plus  de travailler  dans  la misère». Le  secrétaire  général  du  Synesec, Sabou Diadié Fofana, de dire  que  la  guerre  est  arrivée  à  un point  de  non  retour. «Nous sommes  face à un  gouvernement  inconscient  qui ne  travaille pas  pour  le  développement  du Mali,  notamment  éducatif. Car  un pays  ne  peut  se développer  sans  éducation. Nous  sommes  le  socle  du développement  et on  ne  faillira  pas à la mission que  nos bases nous ont confiée». « Qui peut  se fier  à des  interlocuteurs  qui  te  mentent  devant  toi. Ce  gouvernement  ne peut pas, il  doit partir. Le secrétaire général  du Snec, Moustapha Guitteye, de déclarer que le gouvernement  cherche à sauver  l’année scolaire, mais qu’eux enseignants  signataires  du 15 Octobre cherchent  à sauver l’école malienne. « Tant pis qu’il y ait année blanche ou année noire. Leurs enfants seront sacrifiés comme tous les autres enfants du Mali. Mais nous ne céderons à aucune pression, intimidation et pression. »

Les syndicats restent  ouverts  au dialogue, indique  la déclaration. Mais à condition  de débloquer  les salaires  des mois  de février  et mars, fait en violation flagrante des textes  régissant  l’exercice  de droit  de grève en République  du Mali.

Selon les enseignants, les moyens existent bel et bien  au regard  de  la  dilapidation  à ciel  ouvert  des derniers  de  l’Etat ; que les points  de divergence  ne sont pas tous d’ordre  financier;  que  les  points  de  revendication  qui ont fait  l’objet d’accord l’ont été depuis  deux ans ou plus ; qu’ils sont revenus sur  ces points de revendication parce que  le  gouvernement  n’a pas honoré  ses engagements sur lesdits points. Que le gouvernement malien, regrette les syndicats, dise  que les revendications sont irrationnelles et insoutenables ; que les  enseignants  sont  nombreux ; qu’en  accordant cette prime  à eux, les autres  corps  vont  réclamer ; que  l’Etat n’a pas  d’argent, ne saurait  être un argument de taille  pour justifier la mauvaise foi du gouvernement.

Hadama B. Fofana

SourceLerepublicainmali

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