En maintenant les ministres directement impliqués dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, le Président IBK a fait le choix de la stabilité.
S’il y a eu des rentrants, des sortants et quelques permutations, globalement le Gouvernement Modibo III se caractérise par sa stabilité. La raison ? Maintenir à leur poste les principaux ministres impliqués dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.
De ce point de vue, l’on ne peut voir dans ce remaniement ministériel une tempête dans un verre d’eau comme on a tendance à le soutenir dans certains milieux.
L’on comprend dès lors aisément que les ministres de l’Administration territoriale, Abdoulaye Idrissa MAIGA ; de la Défense et des Anciens combattants, Tiéman Hubert COULIBALY ; de la Sécurité et de la Protection civile,
Général de brigade Salif Traoré ; de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Hamadoun KONATE ; des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine, Abdoulaye DIOP conservent leur portefeuille.
Le choix de la stabilité est d’autant plus une évidence que l’on crie à des lenteurs dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, tant au niveau des mouvements armés que de l’ONU. L’on peut, en effet, lire dans la dernière Résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies, datant du mois de juin dernier :
« notant que la lenteur des progrès accomplis dans la mise en œuvre de l’Accord, notamment pour ce qui est des dispositions portant sur la défense et la sécurité, ainsi que les retards pris dans la restructuration du secteur de la sécurité, entravent les efforts visant à, rétablir la sécurité dans le nord du Mali, et soulignant qu’il incombe au premier chef au Gouvernement malien, aux groupes armés des coalitions (Plateforme et Coordination) d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord afin que les conditions de sécurité s’améliorent sur tout le territoire du Mali, et de déjouer les tentatives de groupes terroristes qui visent à faire échouer la mise en œuvre de l’Accord ».
La réponse du Président de la République est donc de remanier le Gouvernement en gardant à leur poste certains ministres chargés de dossiers sensibles pour la matérialisation de la paix et de la réconciliation au Mali. Ce qui est d’autant plus pertinent qu’il faut éviter le piège de l’éternel recommencement.
D’autres ministres et non des moindres, pour des enjeux stratégiques, conservent également leurs postes. C’est le cas des ministres de l’Économie et des Finances,
Dr Boubou CISSE ; des Domaines de l’État et des Affaires foncières, Me Mohamed Ali BATHILY ; du Commerce, Abdel Karim KONATE dont le département a néanmoins été soulagé de l’Industrie ; du Travail et de la Fonction publique, chargé des Relations avec les Institutions,
Mme Diarra Raky TALLA. Ici, il s’agit de départements ministériels où la continuité est une absolue nécessité. Cela pour permettre au Président IBK d’atteindre certains objectifs spécifiques qui ne peuvent l’être que sur le moyen et le long terme.
Par Bertin DAKOUO
Source: info-matin