Après les échanges de ce mercredi 15 mai 2019 qui n’ont pas été concluants, les négociations entre le Collectif des syndicats enseignants et les autorités doivent reprendre normalement ce vendredi. Au cœur des discussions, la sempiternelle question de prime de logement pour les enseignants. Au niveau de la Commission, l’on fonde l’espoir que les enseignants enterreront la hache de guerre pour sauver l’année scolaire en cours et l’école malienne ce vendredi.
Enseignants, Gouvernement et Commission de conciliation se sont encore quittés, ce mercredi, sans arriver à un compromis autour de leurs divergences sur l’unique point de revendication du cahier de doléances du Collectif des syndicats signataires du 15 octobre 2016. La seule certitude est que les deux parties se sont, à nouveau, donné rendez-vous, ce 17 mai 2019 pour poursuivre le dialogue.
Au niveau du Département et de la Commission de conciliation, l’on s’interroge sur l’attitude des enseignants grévistes, ce vendredi, sur ce qui a été convenu.
En tout cas, l’on estime que le Gouvernement, jusque-là accusé de mauvaise foi par les enseignants pour n’avoir pas fait de contreproposition, a dégagé la balle de son camp. En effet, depuis lundi dernier, date de la reprise des négociations, la partie gouvernementale qui jusque-là se contentait de défendre la conjoncture difficile a fait un pas en proposant un concept avec un contenu à la revendication posée par les enseignants. Ainsi, il a proposé une prime de résidence en lieu et place de la prime de logement dans laquelle, il promet d’allouer chaque mois 20 000 francs CFA en faveur des enseignants grévistes.
Ces derniers, selon des sources proches de la négociation, n’ont pas tardé à protester, jugeant trop dérisoire la somme. Malgré les multiples rounds de discussions et les va-et-vient des membres de la Commission de conciliation entre le ministère de l’Éducation nationale et la Primature, la situation n’a plus évolué. Selon des sources proches de la négociation, ces personnalités ‘’très respectueuses de la commission’’ sont allées voir personnellement le Premier ministre, non moins ministre de l’Économie et des finances, pour voir ce qu’il pouvait faire de mieux que les 20 000 francs CFA, dans les limites des possibilités de l’État du Mali.
Il nous revient des mêmes sources que le PM aurait juré, la main sur le cœur, qu’un franc de plus au-delà de ce montant, ferait planer un péril sur le paiement régulier des salaires de l’ensemble des fonctionnaires du Mali. «La plus belle femme au monde ne peut offrir que ce qu’elle a», dit un adage.
Pour le commun des Maliens, c’est la désolation de voir les enfants dans la rue tous les jours pour fait de grève des enseignants. Si au Nord et au Centre, c’est le fait de l’insécurité qui conduit à la fermeture des classes, sur le reste du territoire, ce sont des revendications catégorielles du Collectif des syndicats enseignants qui mettent les enfants dans la rue. Comment des responsables à ce niveau sont-ils incapables d’analyser la réalité de leur pays et de s’en tirer bon compte, dans le respect de l’intérêt général, est-on en droit de s’interroger ?
Signera, signera pas le procès-verbal de conciliation ? Les échanges attendus ce vendredi 17 mai entre les parties nous en diront plus.
Pour rappel, depuis décembre 2018, le Collectif des syndicats enseignants signataires du 15 octobre 2016 a déposé sur la table du ministre du Travail un cahier de doléances en 10 points. À la date d’aujourd’hui, même si aucun procès-verbal de conciliation n’a été encore signé, les deux parties s’accordent à dire qu’un accord a été trouvé sur les 9 points de revendication. Sur l’unique point restant, à savoir l’allocation d’une prime de logement au personnel enseignant, le gouvernement a récemment fait des propositions qui font l’objet de réflexion au niveau des grévistes.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que dans ce contexte de terrorisme exacerbé, sauver l’année scolaire en cours, c’est contribuer aussi à la stabilité de notre Maliba.
Par Sidi DAO