Les membres du nouveau gouvernement sont connus depuis lundi.
Comme le veut la charte de transition, il est composé de vingt-cinq
(25) membres, avec la présence de quatre militaires pour autant de
femmes, des jeunes également à l’image de Mohamed Salia Touré.
Des représentants des groupes armés (CMA-Plateforme) y siègent
également à travers Mossa Ag Attaher et Me Harouna Toureh.
L’annonce a été faite le lundi à travers un flash spécial sur l’ORTM,
suivant lecture du Décret 2020-0074/PTRM du 05 octobre 2020
portant nomination des membres du Gouvernement.
Comme il fallait s’y attendre, dans cette équipe, c’est la junte qui se taille
la part du lion en s’adjugeant quatre portefeuilles ministériels de
souveraineté, notamment les Ministères de la Défense, de la Sécurité,
de la Réconciliation Nationale et de l’Administration Territoriale. S’y
ajoute, on ne le dit pas beaucoup, le poste de vice-président de la
transition chargé des questions de défense et de sécurité.
Si on ne peut pas dire grand-chose au fait que la Défense et la Sécurité
leur soient attribuées, on ne peut en dire autant pour les Ministères de la
Réconciliation Nationale et de l’Administration Territoriale, surtout pour
ce dernier qui aura la lourde tâche d’organiser les élections dans 18
mois, pour ouvrir la voie de retour du Mali à une vie constitutionnelle
normale.
Dès lors, peut-on parler de mauvais casting ? Ça en e tout l’air, car ces
deux postes clés devraient normalement revenir à des hommes de sérail
(un membre de la CMA par exemple au Ministère de la Réconciliation
Nationale, et un expert des élections à l’Administration Territoriale). Un
autre point qui risque de susciter des bruits, le fait de confier le Ministère
de la Fonction Publique à Me Harouna Toureh. En effet, si dernier devra
être amené à faire un travail de sous-marin comme il sait le faire, d’où
d’ailleurs les incessants quiproquos entre lui et nombre de ses anciens
camarades de la Plateforme, cela peut entrainer le gouvernement de
transition dans un cercle vicieux.
La forfaiture la plus totale reste cependant l’exclusion du M5-RFP qui,
contrairement à ce qu’on raconte çà et là, n’a même pas été consulté par
rapport à la formation du gouvernement, à fortiori y participé. Autrement
dit, le M5-RFP n’est pas représenté dans ce gouvernement de
transition ! Toute une prouesse donc pour les nouvelles autorités, qui
réussissent ainsi à se fabriquer une opposition ! Doit espérer d’un
quelconque changement de ce gouvernement ? Le doute est permis, car
même la loi sur le genre n’a pas été respectée, d’où la présence de
seulement quatre (04 )femmes au sein de l’équipe gouvernementale.
Autre impair, le dédain fait à la classe politique traditionnelle (opposition
et majorité confondues).
Peut-on vraiment construire le Mali nouveau dans ce contexte ? That is
the question !
Voici la liste
1. Ministre de la Défense et des Anciens Combattants: Colonel Sadio
Camara
2. Ministre de la Justice, Garde des Sceaux: Mohamed Sida Dicko
3. Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation:
Lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga
4. Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile: Colonel Modibo
Koné
5. Ministre la Réconciliation Nationale: Colonel-major Ismaël Wagué
6. Ministre de la Refondation de l’État chargé des Relations avec les
Institutions: M. Mohamed Coulibaly
7. Ministre des Transports et des Infrastructures: M. Makan Fily
Dabo
8. Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération
internationale: M. Zeyni Moulaye
9. Ministre de l’Economie et des Finances: M. Alfousseyni Sanou
10. Ministre des Affaires Foncières, de l’Urbanisme et de l’Habitat:
M. Dionké Diarra
11. Ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Promotion des
Investissements: M. Arouna Niang
12. Ministre de la Communication et de l’Economie numérique: Dr
Hamadoun Touré
13. Ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme: Mme
Kadiatou Konaré
14. Ministre de l’Éducation Nationale: Pr Doulaye Konaté
15. Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
Scientifique: Pr Amadou Keïta
16. Ministre de la Santé et du Développement Social: Dr Fanta Siby
17. Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche: M.
Mahmoud Ould Mohamed
18. Ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine:
Al Hamdou Ag Ilène
19. Ministre du Travail et de la Fonction publique-Porte-parole du
Gouvernement: Me Harouna Mahamadou Touréh
20. Ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle: M.
Mohamed Salia Touré
21. Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du
Développement Durable: Mme Bernadette Keïta
22. Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la
Famille: Mme Bintou Founé Samaké
23. Ministre des Mines, de l’Énergie et l’Eau: M. Lamine Seydou
Traoré
24. Ministre de la Jeunesse et des Sports: M. Moussa Ag Attaher
25. Ministre des Affaires Religieuses et du Culte: Dr Mahamadou
Koné.
Bamako, le 5 octobre 2020
Le Président de la Transition, Chef de l'État, Bah N'Daw
Le Premier Ministre, Moctar Ouane
Source : L’express de Bamako