Dans la vie, il faut estimer trois choses: la franchise, le courage et la sincérité. Il faut contrôler trois choses: la conduite, le caractère et le langage. Le président Modibo Keïta a été un président honnête avec le Mali. Il était désintéressé, droit, intègre et probe. L’exemple d’un président incorruptible qui a dirigé notre pays avec loyauté.
Le problème du Mali, ce sont les ressources humaines. Comment avoir des fonctionnaires honnêtes et désintéressés ?Notre pays est avec son sixième président dont trois militaires et trois civils: Modibo Keïta, Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré, Ibrahim Boubacar Keïta et Assimi Goïta.
Et Modibo Keïta reste et restera dans les annales une référence pour la gestion des biens publics. Il a le parcours le plus élogieux.Autant, nous voulons combattre la pauvreté, autant, nous avons besoin des ressources humaines honnêtes pour mener à bien cette lutte.C’est la volonté qui manque à l’équipe dirigeante. Depuis 1970, nous sommes dans le trou d’un sous-développement pour des raisons de comportement professionnel. On ne sanctionne pas les cadres véreux.Il nous faut une version des tribunaux populaires révolutionnaires chez nous au Mali si nous voulons bâtir une nouvelle société. Tous les procès pour détournements, corruption seront transmis à la radio et à la télévision nationales. Ce serait au peuple de rendre lui-même sa justice.
On ne parlera plus de caution, c’est une prime à l’impunité.Ainsi, une nouvelle race d’hommes émergera. Si gouvernement ne songe pas à y remédier au fléau, dans quelques années, toute l’administration sera atteinte par le virus. Existe-t-il des honnêtes gens ? Toutes les ethnies maliennes ont des gens intègres, honnêtes, probes et incorruptibles, mais en nombre restreint.Pour des raisons d’intégrité et de probité morale, le trésorier payeur du Mali était d’une ethnie réputée pour son honnêteté. Certaines structures administratives étaient confiées à des cadres honnêtes et désintéressés. Mais hélas !
Les coups d’État successifs intervenus ont basculé notre pays dans le népotisme avec son corollaire de malversations financières.Aujourd’hui, on nous parle de refondation de l’État pour passer à une administration de développement. Cela sera possible dans la mesure où il faudrait l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Avec Modibo Keïta, ce sont des commis patriotes, honnêtes qui ont géré le Mali. Sous Moussa Traoré et son Comité militaire de libération nationale (CMLN), ce fut le début de détournement de deniers publics, de la faillite de sociétés et entreprises d’État. Avec la démocratie et ses démocrates, ce fut l’émergence de fonctionnaires milliardaires. Avec la transition, c’est un gouvernement de ministres de moralité douteuse.Safounè KOUMBA
L’Inter de Bamako